Il y avait des chants, des larmes, des accolades, des sourires éclatants. Il y avait surtout une immense fierté, celle de tout un peuple rouge et blanc réuni place Stanislas, pour célébrer le retour de l’AS Nancy Lorraine en Ligue 2, sacré champion de National 1 après trois saisons en enfer. Samedi 17 mai, la place Stanislas a vibré aux couleurs de l’AS Nancy Lorraine. Les joueurs, le staff et les dirigeants du club ont fêté officiellement leur retour dans le monde professionnel au cœur de Nancy. “C’est une fierté immense. Ce club ne mérite pas de végéter en troisième division”, argue Pablo Correa, l'entraîneur de l’ASNL.
Le technicien uruguayen, revenu sur le banc en cours de saison 2023, savoure cette renaissance comme un accomplissement personnel et collectif au micro de la rédaction de Fans of Nancy. “Quand je suis revenu, certains disaient que c’était une solution par défaut. Mais moi, je connaissais la maison, je connaissais le potentiel de ce club, et surtout j’y croyais encore. Ce qu’on a fait avec ce groupe, c’est bien plus qu’une montée. C’est une reconstruction.” Il ajoute : “On n’a pas seulement gagné un titre. On a retissé un lien entre le club et son public.”
La veille, le feu d’artifice lancé depuis Marcel Picot avait illuminé le ciel nancéien. Ce samedi, c’est l’émotion qui a brillé dans les yeux des supporters, des joueurs et du staff, réunis au cœur de la ville pour une communion sacrée. « Même dans les heures les plus sombres, j’étais persuadé qu’un jour, on se retrouverait en haut de la place Stanislas pour fêter une montée », souffle Martin Sourzac, le gardien emblématique, au micro de Fans of Nancy, ému.
Le 2 mai dernier, les Nancéiens avaient décroché mathématiquement leur billet pour la Ligue 2 grâce à une victoire contre Nîmes (1-0) dans un stade Marcel Picot en fusion. C’est à ce moment-là que les premiers feux d’artifice ont été tirés place Stanislas, envahie spontanément par les supporters. La célébration officielle, elle, a attendu la fin de la saison et s'est donc déroulée hier, au lendemain du dernier match contre Rouen (1-1).
“C’est la meilleure façon de terminer la saison”, s’enthousiasme Maxence Carlier, pierre angulaire de cette équipe. “On a vécu des moments très durs. Alors aujourd’hui, quand on voit cette ferveur, cette chaleur humaine, on se dit que tous les efforts en valaient la peine.”
Le titre de champion de National 1 est venu récompenser une saison solide, construite autour d’une défense efficace, d’un effectif soudé et d’un environnement apaisé. “Ce groupe a su rester concentré, humble, travailleur. Il n’y avait pas de tricheurs, pas de mecs qui se cachaient. C’est ce qui fait la différence dans un championnat aussi relevé”, analyse Nicolas Saint-Ruf, le capitaine.
Dans les coulisses aussi, l’unité a joué. Flavien Logeard, speaker du stade Marcel Picot depuis de nombreuses saisons, en est le témoin privilégié : “Cette année, on a senti dès les premiers matchs qu’il se passait quelque chose. L’énergie était différente, le public revenait, les joueurs jouaient pour le maillot. On était enfin tous dans le même sens.”
Cette montée, elle a le goût du soulagement autant que celui de la revanche. « Il y a un énorme soulagement par rapport à ce qu’on a connu », confirme Sébastien Janodet, homme de l’ombre qui a participé au sauvetage du club en 2023. Car Nancy revient de loin. D’une relégation en National 1 qui a fait mal, de saisons longues et frustrantes, de moments où le club a vacillé, menacé dans son identité et son avenir.
Sébastien Janodet, n’a pas caché son émotion : “J’ai connu des années bien plus fastes, mais aussi les descentes, les incertitudes, les luttes pour la survie. Revoir ce club remonter, c’est presque irréel. On n’imagine pas à quel point c’est dur de sortir du National. C’est un combat de chaque jour.”
L’émotion est aussi perceptible chez Martin Sourzac, qui a beaucoup donné cette saison : “On a vécu une année très intense, avec de la pression, des blessures, des moments où il fallait s’arracher. Alors être là, sur ce balcon, et voir ces sourires, ces drapeaux, ça donne la chair de poule. On ne peut pas rêver mieux.”
Mais le travail a payé. C’est le mot que répète inlassablement Pablo Correa, revenu au club en novembre 2023 pour bâtir un projet solide. « Il n’y a que dans le dictionnaire que le mot ‘succès’ vient avant ‘travail’ », plaisante-t-il, lucide. Son œil aguerri a permis de poser les fondations d’un groupe taillé pour la montée. « On a composé un effectif à notre image. Puis on a enlevé un peu d’incertitude au football avec du sérieux, de l’exigence, de la méthode », résume l’entraîneur uruguayen, désormais légende vivante de l’ASNL.
À entendre les joueurs, c’est l’unité du groupe qui a été déterminante. « Même ceux qui ne jouaient pas apportaient quelque chose », rappelle le capitaine Nicolas Saint-Ruf, symbole de l’esprit collectif. « On a marqué beaucoup dans les dernières minutes, c’est là qu’on voit un groupe soudé, qui ne lâche rien. »
Maxence Carlier, déjà monté avec Laval, savoure différemment cette fois-ci : « Là, j’ai vécu la saison sur le terrain, et franchement, c’est une fierté. Ce groupe est une vraie famille. » Un sentiment partagé par Martin Sourzac, qui n’oublie pas de remercier ses coéquipiers gardiens, Yanis Kouini et Marco Giagnorio, avec lesquels il a construit une dynamique de respect et d’émulation. « C’est important qu’ils aient pu aussi jouer et devenir champions à leur manière. »
Pas question pour autant de s’endormir sur ses lauriers. La saison prochaine s’annonce déjà exigeante, et Pablo Correa en est bien conscient : “La Ligue 2, c’est un autre monde. Mais on va y aller avec nos valeurs : sérieux, solidarité, et ambition. L’objectif, c’est d’abord de s’y maintenir, mais on ne va pas se cacher non plus : Nancy doit à terme viser plus haut.”
Le coach n’oublie pas d’avoir un mot pour les supporters : “Ce public, il a toujours été là, même quand c’était dur. Il mérite qu’on se batte pour lui. Ce qu’on a vu hier soir et aujourd'hui encore, c’est un moteur énorme pour la suite.”
Du balcon, les chants n’ont pas cessé pendant près d’une heure. Le traditionnel “Qui ne saute pas n’est pas Nancéien” a résonné dans le centre-ville. Joueurs et supporters ont savouré ce titre, la communion était totale. “C’est ça le football. Ce n’est pas juste des buts et des points, c’est une émotion partagée, une ville qui vibre. Et aujourd'hui, on a vibré ensemble”, glisse Flavien Logeard.
La montée de l’ASNL, c’est aussi celle d’un stade réveillé, d’une ville rassemblée. « Le grand contentement que j’ai, c’est de voir le stade résonner à nouveau. Pas seulement de voix, mais d’émotions. On se sent vivants, et on a un avenir », confie Pablo Correa. Pour Nicolas Saint-Ruf, capitaine valeureux, « les supporters ont fait la différence, dans les bons comme dans les mauvais moments. On veut garder cette communion. »
La fête, donc, a été à la hauteur du chemin parcouru. Entre les chants, les fumigènes, les applaudissements, et les selfies avec les héros du jour, la Place Stanislas a vibré comme elle ne l'avait pas fait depuis longtemps avant ces deux dernières semaines. Et dans cette marée rouge et blanche, une certitude émerge : Nancy est de retour. Non seulement en Ligue 2, mais dans le cœur du football français.
Une façon de tourner une page difficile, de renouer avec une identité forte, forgée dans les valeurs de l'ASNL : "C'est une renaissance. Ce mot, je pense qu'il résume tout" conclut sobrement Pablo Correa.
Sur la place Stanislas, les derniers chants se sont éteints hier après-midi pour cette saison, mais l’espoir, lui, est rallumé.
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