Image 1
Interview | Abdelhamid El Kaoutari

Le très souriant Abdelhamid El Kaoutari a accepté de répondre à mes questions. Retour avec lui sur son arrivée à Nancy, les conditions actuelles de l'équipe, ses expériences passées, etc...

Tu as l’air assez réservé et pudique par rapport à l’exposition médiatique et l’exposition tout court. Est-ce par timidité ou est-ce simplement une manière de te protéger, en accord avec ton mode de vie ?

J’ai toujours été comme ça, un peu réservé, dans mon coin, surtout quand je ne connais pas. Petit à petit en apprenant à connaître je m’ouvre de plus en plus, du moins avec certaines personnes avec qui j’ai plus d’affinités.

Tu t’es fait à la météo Lorraine, toi qui viens du Sud ? Et que penses-tu de la ville de Nancy ?

J’essaye [rires] mais ce n’est pas facile quand on a toujours vécu dans le Sud, mais bon on fait au mieux ! La ville j’aime beaucoup, c’est une belle petite ville. Il n’y a pas trop d’embouteillages c’est pas mal [rires] en tout cas pas aux heures où je sors. Mais franchement oui c’est une belle ville, j’aime bien.

Si tu n’avais pas été footballeur, qu’est-ce que tu aurais fait ?

Alors là, je n’étais pas prêt pour cette question. Franchement, aucune idée, j’ai tout donné dans le foot, dans ce que je savais faire. Je ne sais vraiment pas… à l’heure actuelle, je ne sais toujours pas. Je n’ai pas fait beaucoup d’études, j’ai signé pro assez jeune. Je me suis arrêté en BEP (compta) à 16 ans, j’ai fait 4 mois et après j’ai arrêté et je me suis consacré au foot.

Tu as déjà prévu ton après carrière ?

Non plus, je ne sais pas vraiment ce que je veux faire. Bon j’ai encore un peu de temps pour réfléchir je pense [rires] mais là je ne sais pas du tout.

C’est quoi tes centres d’intérêts ?

J’aime bien ne rien faire… me reposer, le calme, franchement être tranquille. Regarder des séries des films, me poser à la maison, rester au calme. Je suis un gros flemmard… Je ne sais pas si ça se voit mais en dehors du foot je suis très flemmard ! J’aime bien rester sans rien faire, tout donner au foot et le reste du temps me reposer.

Quel est ton club de cœur ?

Bien évidemment c’est Montpellier !

Et le club où tu rêves de jouer ?

Honnêtement il n’y a pas de club où je rêve de jouer … En dehors de mon métier, je ne regarde pas les matchs, bon bien évidemment quand nos adversaires jouent je regarde car c’est important mais sinon je ne suis rien, je n’aime pas regarder des matchs.

Le coéquipier parfait, tu le vois comment ?

Comme moi ! [rires] Non je rigole ! Assez simple, cool, respectueux !

C’est quoi tes meilleurs et pires souvenirs dans ta carrière ?

Mes meilleurs souvenirs : la Gambardella qu’on a gagné avec Montpellier et le titre avec Montpellier ; deux très bons souvenirs... En mauvais souvenir : d’avoir été suspendu pour la finale de la coupe de la ligue contre Marseille quand je jouais à Montpellier.

Tu as fait le pari de venir 6 mois à Nancy il y a un an de cela, +1 an de contrat si maintien. Comment as-tu été approché par le club et qu’est ce qui t’as motivé à venir ?

C’est du bouche à oreille, dans le sens où je connais très bien Youssouf Hadji, le frère de Mohamed Ouadah (Nasser) que je connais très bien aussi et avec qui j’ai joué à Montpellier, Abdes Ouaddou également,… Ce sont quelques personnes qui ont fait que je suis là aujourd’hui en gros. J’ai eu Nasser au téléphone qui m’a parlé du club, pour prendre la température avec moi. A ce moment-là j’étais au Maroc et ça ne se passait pas très bien, je voulais un nouveau challenge, rejouer, car ça faisait un moment que je n’avais pas joué. Donc j’en ai parlé avec Nasser et avec Mohamed Ouadah (ndlr : Mohamed Ouadah fait partie de la cellule recrutement formation ASNL) et ensuite avec le club on a convenu d’un arrangement : venir faire des tests pour voir où j’en étais physiquement. Ca faisait un moment que je n’avais pas joué et le club voulait voir si je n’avais pas de blessure ou quoi que ce soit : ça s’est très bien passé, ils ont été contents même si au début je n’étais pas au top de ma forme quand je suis arrivé. J’avais quelques petits kilos en trop et je n‘avais pas de temps de jeu dans les jambes. Il a fallu que je rentre vite dans le bain, on n’avait pas beaucoup de temps aussi pour se maintenir… Et puis après avec les recrues et le groupe on a su se maintenir, ça n’a pas été facile mais on l’a fait.

Avant ton arrivée, tu avais déjà entendu parler de Nancy ? Si oui, qu’est-ce que tu en pensais, et est-ce que ce que tu pensais s’est confirmé ?

Oui car je connais Youss (Hadji) depuis longtemps, depuis la sélection en 2011. Donc je connaissais Nancy par rapport à lui, et à Michaël Chrétien aussi que je connais bien. On m’a toujours dit que c’est une belle ville et un bon club et puis j’avais déjà affronté Nancy plusieurs fois donc je connaissais quand même assez bien avant de venir. Et honnêtement, oui, c’est un bon club et une belle ville, bon ce qu’il manque c’est juste le beau temps [rires].

Toi qui a connu Nancy avec Perrin et Garcia, quelles différences y a-t-il entre les deux coachs ?

C’est deux coachs différents tout simplement, avec deux méthodes de travail différentes. Il y a quelques points ou ils se rejoignent mais c’est quand même fondamentalement différent. Les deux sont de bons coachs !

L’année dernière tu étais un titulaire indiscutable. Cette année avec le changement de staff, le renforcement de l’effectif et quelques pépins physiques que tu as eu en début de saison, tu as commencé certains matchs sur le banc. Comment gères-tu cela ?

Il faut être fort mentalement. Après c’est vrai que maintenant, défensivement, contrairement à la saison dernière il y a beaucoup de choix. Le coach fait sur le moment avec ceux qui ont le plus la forme. C’est un peu frustrant quand on ne joue pas, c’est normal mais c’est comme ça.

Entre vous comment vous gérez la concurrence ?

On s’entend très bien là-dessus, la concurrence est très saine. Bien évidemment quand on ne joue pas on n’est pas contents à titre personnel, mais entre nous c’est sain et il n’y a aucun souci là-dessus.

Cette année, l’équipe fait énormément de matchs nuls. En première partie de saison, c’était plutôt vous qui reveniez au score, mais en ce moment la tendance s’inverse quelque peu. Ca passe par une attaque pas assez tueuse et une défense qui, logiquement, à force d’être bousculée, craque. Qu’est-ce qui se dit dans le vestiaire à ce propos ?

C’est assez frustrant premièrement, autant quand tu perds 1-0 et que tu reviens au score c’est un bon point de pris, mais quand tu mènes au score et puis surtout sur les trois derniers matchs on prend des buts à la 85,e 90e, à cinq, dix minutes de la fin, c’est rageant… On a les trois points et on se prend à chaque fois des buts casquette on va dire, mais c’est comme ça, c’est le foot ! On est à 15 matchs nuls cette saison, sur ces quinze honnêtement on aurait pu en gagner 5 ou 6 je pense. Mais on va continuer à travailler, être plus costauds défensivement et marquer plus de but surtout. On essaye de faire au maximum et de respecter les consignes à la lettre. Quand on regarde les derniers matchs, on baisse le rythme, on arrête de jouer et on reste en défense donc logiquement on se prend des vagues, nos adversaires poussent et finissent par marquer. Il faut qu’on essaye, même si ce n’est pas forcément évident, de garder la balle, la conserver au mieux et la faire tourner plutôt que la rendre directement et se faire contre attaquer à chaque fois. Il faut qu’on travaille là-dessus et il faut que l’on soit plus vigilant dans le dernier quart d’heure. En travaillant ça j’espère qu’on ne prendra plus de buts ! Ce qui est rageant c’est qu’on a une bonne équipe, on est quasi complets à tous les postes, on fait de bons matchs et il y a des bonnes prestations. Ces buts qu’on prend nous mettent en difficulté et nous empêchent d’avancer. On mérite d’être dans les 6-7 premiers quand même je pense. Pour ça, il va falloir continuer à bosser, rien lâcher. Il y a encore des matchs, il faut y croire jusqu’au bout !

Et puis il y a aussi cette histoire de victoire à l’extérieur… vous en parlez entre vous ?

On n’en parle pas spécialement entre nous, non. Je ne sais pas comment expliquer le fait qu’on n’ait pas gagné un match à l’extérieur. C’est fou mais on espère que ça va venir, qu’on va pouvoir continuer et gagner d’autres matchs à l’extérieur, faire une série car c’est ce qui nous manque pour se rapprocher du haut de tableau.

Au contraire Picot est une forteresse imprenable depuis avril 2019…

Oui ça fait un moment que l’on n’a pas perdu a Picot donc c’est bien mais il faut essayer de gagner plus de matchs et d’être plus tranchant, ça ne suffit pas.

Bon, et dans le vestiaire… qui est le plus drôle ?

Il y en a quelques-uns mais le plus foufou c’est Amine… qui nous font rire il y a aussi : Makhtar, Edmond, Greg… sous son air timide et réservé c’est un vrai rigolo ! Il y a une très bonne ambiance dans le vestiaire, on se taquine les uns les autres et on rigole bien tous ensemble.

Le plus têtu ?

Le plus têtu c’est Vagui ; je n’ai pas vu plus têtu que lui ! Mais c’est vraiment un bon gars !

Celui qui calme tout le monde ?

Vinc’ (Muratori), Hervé, Ernest,… les « anciens », les cadres qui sont là pour calmer les esprits si ça monte en tension ou s’il y a des incompréhensions.

Et toi, quel est ton rôle ?

Je fais partie, on va dire, des cadres, car je fais partie des plus anciens… je vais faire mes trente ans bientôt ! Donc j’essaye d’apporter ma petite expérience, mes petits conseils quand je peux conseiller et puis d’apporter globalement au groupe.

Tu as des rituels avant un match ?

Je prie pour être protégé premièrement, des blessures notamment. Et puis je prie pour gagner aussi, pour faire un bon match, que le groupe fasse de très bons matchs et qu’on s’entende très bien ensemble.

Ton contrat se termine cet été. Est-ce qu’il y a eu des discussions avec le club en vue d’une éventuelle prolongation?

On en a légèrement parlé on va dire, on a évoqué le fait de faire une petite réunion ensemble. Mais pour le moment il n’y a rien de concret. A l’heure actuelle je suis bien ici, le club et la ville, je le répète, me plaisent. Apres je suis en fin de contrat, oui, il faudra voir si le club souhaite me prolonger, voir les conditions et faire au mieux pour moi.

Quelles ressemblances notes-tu entre tes anciens clubs et Nancy ?

Nancy me fait rappeler Montpellier, c’est un club familial, tout le monde est là pour tout le monde et c’est ce qui se passe aussi à Montpellier. J’étais passé par Reims aussi qui est un bon club, j’étais bien là-bas aussi, et Bastia également, tous les clubs où je suis allé je me suis senti bien. Hormis Palerme qui a été une mauvaise expérience du fait de leur attitude, leurs caractères. Je n’ai pas réussi à m’adapter avec eux c’était compliqué. Moi je suis plutôt réservé et dans mon coin donc c’était compliqué et les conditions n’étaient pas extraordinaires non plus.

Que penses-tu des supporters de Nancy ?

Depuis que je suis arrivé, j’ai senti, même la saison dernière, quand c’était vraiment très très dur, qu’ils étaient toujours là derrière nous, qu’ils ne nous lâchaient pas. C’est très important pour nous, ils ont fait un grand travail aussi de leur côté, et ce n’était pas évident. Le club a fait ce qu’il fallait pour recruter et les supporters ont fait ce qu’il fallait en continuant à nous encourager même dans des circonstances difficiles. Cette saison ils sont toujours là à nous encourager dans toutes les circonstances malgré tous les nuls décevants. En fait, ils sont toujours derrière nous à encourager contrairement à certains spectateurs. C’est en ce sens que je différencie les kops et les supporters, et les spectateurs du stade. Les kops et les supporters, je sais qu’ils seront toujours là... Alors que les spectateurs, le moindre petit raté, on les entend direct, ils ne sont pas contents !

Quand tu es dans ton match, tu te rends compte et tu entends quand même bien ce qu’il se passe dans les tribunes ?

Honnêtement oui ! Le dernier match à la maison contre Sochaux il n’y avait pas nos supporters donc on entendait vraiment bien dès qu’on ratait une passe « oh la ohh c’est quoi ça etc » [rires]. Les gens démarrent au quart de tour mais on s’y fait, on entend et on reste quand même concentrés car si on commence à s’éparpiller et à s’énerver on sort du match et ça ne sert à rien du tout. Ça arrive d’avoir des ratés… les spectateurs sont là pour voir des bons matchs mais aussi pour nous encourager c’est important, il ne faut pas qu’ils l’oublient. Apres c’est partout pareil, à Montpellier c’était la même chose, il y a les vrais supporters qui sont toujours derrière toi et les spectateurs qui viennent de temps en temps et qui critiquent beaucoup.

Un match comme Sochaux, sans tribune Piantoni, vous sentez fort la différence sur le terrain?

Oui forcément, un match comme ça où il n’y a pas nos supporters, c’est dommage, ça fait bizarre en fait. On dirait qu’on n’est pas à la maison, qu’on joue un match mais pas chez nous… Quand il y a les supporters, ils encouragent, ils chantent et tu as des montées d’adrénaline sur le terrain. Quand il n’y a pas les supporters c’est plus compliqué. Ils occupent une très grande place et sont très importants pour le club.

Enfin, un petit mot pour tous ceux qui vont lire l’interview ?

Continuez à nous encourager, on a besoin de vous comme je viens de le dire et puis on va tout faire pour se rapprocher du podium, les 5 premiers ! Il reste des matchs, on sait que ce n’est pas facile. On est dans un coup de mou avec ces matchs nuls mais on va tout faire pour y remédier et gagner plus de matchs !


Merci à toi Abdé pour ton temps et tes réponses. Je te souhaite une bonne fin de saison avec nos couleurs !


Fans Of Nancy vous propose au quotidien des informations sur la vie du club et son actualité ! Rejoignez-nous désormais sur les réseaux !

Suggestions d'articles

Prince Mendy «Je veux vivre une montée avec Nancy.»

Découvrez cette interview de Prince Mendy, qui se livre à propos de l'ASNL depuis son arrivée.

Jonathan Rivas « Je n'avais jamais vécu autant de victoires d'affilée »

A travers cette interview, découvrez en plus sur le numéro 18 de l'ASNL, Jonathan Rivas.

Gaëtan Bussmann : « C'est en se tirant tous vers le haut qu'on avance. »

A travers cette interview, découvrez un peu plus Gaëtan Bussmann...

0 commentaire

Connectez vous dès maintenant pour commenter !

Derniers articles

Articles populaires