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Prince Mendy «Je veux vivre une montée avec Nancy.»

Prince Mendy, formé à l'OM, passé par Laval ou encore QRM, est arrivé à l'ASNL en 2022, en provenance de Vilafranquense (D2 Portugaise). Depuis, il s'est imposé comme l'un des patrons de la défense nancéienne.


Prince, tu es à Nancy depuis deux saisons : l'année dernière, ça a été plutôt compliqué, et cette année, en début de saison, également. Comment as-tu vécu cette situation ?

L'année dernière c'était très compliqué. Sur le papier, on avait une bonne équipe, de bons joueurs, certains connaissaient le National. Mais ça ne s'est pas passé comme on le voulait. Avec Benoît Pedretti il y a eu du mieux, mais nous sommes retombés dans nos travers. Ca a été une saison très difficile, la période la plus dure de ma carrière. Le match à Bourg-en-Bresse a été très compliqué à digérer. Le début de saison 2023/2024, je l'ai vécu de l'extérieur car j'étais blessé. Mais ce n'était pas simple non plus, on stagnait. Néanmoins, le passé est passé... On pense au présent maintenant.


Quel est ton ressenti sur la remontée que l'équipe a effectué au classement depuis l'arrivée de Pablo Correa ?

Franchement, j'en suis très satisfait car on revient de loin. On était dans une spirale négative depuis l'année dernière. Pablo a remis la confiance au sein du groupe, la concurrence aussi, et c'est important. Tout le monde est concerné, tout le monde sait qu'il peut jouer. Cette concurrence nous amène à nous dépasser chaque week-end. Le 11 est souvent différent, donc tout le monde fait le taff. Je n'ai même pas envie de dire qu'il y a des remplaçants ou des titulaires car on est tous à fond. On sent vraiment qu'il y a un groupe soudé, qui avance ensemble, avec une vraie cohésion entre les joueurs.


Comment tu te sens à Nancy, globalement, depuis ton arrivée ?

Je me sens très bien. J'ai fait beaucoup de clubs et Nancy, c'est là où je me sens le mieux, dans la ville et dans le club. Je me sens chez moi ici. C'est un club qui mérite de retrouver le haut niveau de par ses installations, son stade... Et une superbe ville !


Tu t'es imposé comme le patron de cette défense nancéienne, solide comme un roc, un joueur sur qui on peut toujours compter. Quel est ton état d'esprit par rapport à la discipline ?

Je suis un mec qui donne toujours tout. Je ne fais pas toujours les choses bien, mais j'ai toujours tout donné. Je sais que d'autres, dans l'effectif, sont à mon poste et ne jouent pas. Alors par rapport à eux, je suis obligé de tout donner pour montrer l'exemple. Le club nous donne un salaire, un travail. C'est la moindre des choses de tout donner.


Tu en as parlé tout à l'heure, tu étais malheureusement blessé en début de saison. Comment tu as vécu cette période ?

C'était difficile. J'étais blessé depuis mars 2023, je jouais avec une fissure à l'adducteur. Mais je voulais absolument aider le club à se sauver, alors j'ai serré les dents. On a mis un protocole en place pour que je puisse finir la saison et ensuite, il y a eu l'opération, le repos, la reprise, ça a duré 3-4 mois, c'était long. Ne pas pouvoir faire la prépa avec tout le monde et être dans mon coin, c'était dur aussi. Mais une fois tout ça passé, je me suis dit : « bon, maintenant, je dois aller de l'avant et bien faire les choses pour revenir au top ».


Tu as l'air d'être quelqu'un de très impliqué... Pour preuve, en 2022, après la naissance de ton 2e enfant, tu as quand même fait le déplacement, seul, pour être présent lors du match qui opposait l'ASNL à Concarneau. Quelles sont les valeurs importantes pour toi ?

On m'a toujours appris à rendre ce que l'on me donne. Le coach me donne sa confiance et compte sur moi, alors je rends. Pour l'anecdote de Concarneau, à cette période, il n'y a pas d'autre défenseur, Baptiste Aloe s'est blessé. Les médecins de ma femme ne voulaient pas que je parte à Concarneau car elle pouvait accoucher à tout moment. Mais j'ai anticipé, j'ai appelé ma belle soeur qui est venue de Suisse... Ce qui m'a permis de partir librement en sachant que ma femme était entourée. Pour moi, l'équipe passe avant ma vie personnelle.


Tu prends très peu de cartons (2 jaunes en 19 matchs), comment expliques-tu cela ?

Avant, j'en prenais beaucoup. Je suis un râleur, je n'aime pas les injustices... La plupart de mes cartons, je les prenais pour contestation. Aujourd'hui, avec l'expérience, je rentre mieux dans la tête des arbitres. Et puis je ne me jette pas, je défends debout. Après, s'il faut prendre rouge pour stopper un but, j'y vais. Sinon, j'essaie de ne jamais être en retard...


Quelles sont tes relations avec tes coéquipiers, en défense notamment, Lucas Pellegrini et Gaëtan Bussmann ?

On s'entend très bien. Maintenant, on se connaît bien, on joue ensemble depuis deux saisons. Il nous arrive de ne plus avoir besoin de se parler sur le terrain. On sait anticiper nos mouvements. Et en dehors, on rigole bien, ça délire, ça clash, il y a une belle ambiance, avec Martin aussi, évidemment. On se respecte et on donne tout les uns pour les autres. Mais ça, c'est aussi propre à l'équipe. On réunit nos forces.


D'ailleurs, Lucas Pellegrini a mis son premier but (pro et avec Nancy), Gaëtan Bussmann est devenu avant-centre contre Orléans... Toi, tu n'as pas encore marqué avec l'ASNL. Est-ce que c'est un objectif pour toi ?

On me l'a déjà reproché durant ma carrière, et c'est peut être ce qu'il m'a manqué pour aller plus haut. Mais mon rôle premier, ça reste de défendre. L'année dernière, je montais sur les corners et on se prenait des contres. Alors je préfère rester derrière et avec ma vitesse couper les actions. Mais j'espère marquer avec Nancy...


Est-ce que c'est quelque chose sur lequel tu travailles à l'entraînement ? Tu es grand, tu pourrais être un vif atout sur les CPA, par exemple.

Quand Pablo est arrivé, on a bossé ça à l'entraînement pour que je monte effectivement. Mais ça n'a pas trop marché... Le jeu de tête, ce n'est pas ma qualité première.


Pablo Correa est capable de faire des miracles ! Il a transformé Sebastien Puygrenier en buteur, à l'époque, alors que lui aussi, ne se sentait pas du tout de la tête, à la base...

C'est vrai. On n'a pas encore parlé de ça avec le coach, mais je pense que ça se travaille en prépa et que ça s'affine au fur et à mesure de la saison. Si je suis encore là l'année prochaine, c'est sûr que c'est quelque chose que je travaillerais !


Tu es en fin de contrat. Prêt à rempiler pour une année supplémentaire ?

J'aimerais bien ! Je suis bien ici, ma femme travaille, mon fils est à l'école, il kiffe la ville, il adore être ici. Ca faisait longtemps que je n'avais pas été aussi bien quelque part. Donc si le club me propose de rester, moi, je suis partant. Je n'ai plus envie de bouger. Je veux de la stabilité. Je veux vivre une montée avec Nancy. Je veux être là quand le club retrouvera la Ligue 2.


Tu as toujours un rôle d'encadrant vis-à-vis des jeunes ?

Oui ! J'essaie toujours d'apporter ma petite expérience, mon vécu, de parler des erreurs que j'ai pu faire et que je n'ai pas envie qu'ils fassent... Si je peux les conseiller, je le fais. Mais moi aussi je suis à l'écoute des anciens quand Gaëtan qui a une belle carrière derrière lui. Quand j'étais plus jeune, je n'écoutais pas assez les autres. En grandissant, j'ai compris les choses et aujourd'hui ça me sert. Donc j'essaie d'avoir ce rôle de cadre. Quand il faut crier, je crie... Mais quand il faut féliciter, je félicite ! Comme pour Max d'ailleurs, qui a fait un super match contre le Red Star. Il a été récompensé. Il ne lâche rien depuis le début de saison et le résultat est là.


Aujourd'hui, Nancy est l'un des clubs où tu as le plus joué en tant que professionnel. Quel attachement tu as pour le club au chardon ?

J'ai un gros attachement pour le club ! Déjà, mon fils est né ici. Je me sens bien avec les supporters aussi. On sent toute la ferveur ici et franchement, c'est le premier club où il y en a autant. Les supporters nous poussent et moi j'aime ça. J'aime qu'il y ait du monde au stade, du public. Les gens nous attendent à la fin des matchs, dehors, dans le froid. Alors on prend le temps de s'arrêter, forcément ! Je serai toujours attaché à Nancy dans ma vie maintenant.


L'objectif maintien est presque atteint !

Si samedi on fait le boulot, je pense qu'on pourra dire « ouf, c'est bon ». A 43 points, on pourra finir la saison tranquillement, sereinement, mais surtout le plus haut possible ! On ne va pas s'arrêter à ce maintien, on ira chercher le plus de points possibles. Le club pourra préparer la saison prochaine dans le calme. Tout le monde sera détendu, pas de pression, pas de stress. Lutter pour ne pas descendre en fin de saison c'est très compliqué.


Que vous dit le coach sur ça ?

On s'était mis un objectif : quand on était à 30 points, il nous disait, allez encore un peu. A 35, pareil. Et là, à 40, pareil. Il nous dit que l'on ne s'arrêtera pas là. Ce ne seront pas des vacances une fois le maintien acquis. Et on continuera à prendre match par match.


Comment, à titre personnel, tu vis cette fin de saison ?

C'est un régal ! J'en parle souvent avec ma femme. L'année dernière, mes week-end après les matchs, je ne sortais pas de chez moi, j'étais énervé. Là j'ai envie de faire des choses, je sors de chez moi, je suis content. On a encore de belles choses à faire, il y a de beaux matchs qui arrivent, face à des équipes qui luttent en bas et qui vont vouloir tout donner. Et j'aime ça !


Le foot et toi

Qu'est-ce qui t'as donné envie d'être footballeur ?

Ca s'est fait naturellement mes oncles jouaient au foot, je jouais dehors, au quartier...

Tu aurais fait quoi sinon ?

Rien... Enfin, je ne pensais qu'à ça, il fallait que ça marche. Beaucoup de personnes croyaient en moi et je ne pouvais pas lâcher, pour eux.

As-tu un club de cœur ?

L'OM naturellement, je suis marseillais, j'ai été formé là bas !

Un joueur que tu admires ?

Koulibaly, le défenseur du Sénégal.

Un match de légende ?

La remontada Barça/PSG.


Et dans l'effectif, qui est le plus...

Taquin : [rires] Ah, j'ai toute une bande qui est pas mal... Lenny Nangis, Maxence Carlier, Shaquil Delos, Gaëtan Bussmann...

Prometteur : Lamine Cissé, Lucas Pellegrini, Gwilhem Tayot, Shaquil Delos... S'ils travaillent et que tout est réuni pour eux, ils iront loin.

Gentil : Joker... Le groupe dans l'ensemble !

Motivant : Pareil... On prend tous soin des autres !


Merci Prince pour ta gentillesse et tes réponses, en te souhaitant de la vivre, cette montée avec l'ASNL !


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