Image 1
Benjamin Gomel : « On sent que Nancy est un grand club »

En 16 matchs et avec 1 but et 7 passes décisives, l'attaquant nancéien a été aussi performant que durant la meilleure saison de sa carrière (Red Star, 6 buts, 2 passes décisives en 32 matchs). Revenons ensemble sur la carrière, les envies et objectifs de l'actuel meilleur passeur du championnat, Benjamin Gomel.


Tu te plais ici à Nancy ?

Oui, carrément ! D'abord, c'est un grand club, donc forcément il y a un beau stade, un beau public, le centre d'entraînement est top, je savais que je n'arrivais pas n'importe où en m'engageant cet été. Quand le staff m'a appelé, le projet m'a immédiatement plu. Pour la ville, moi qui suis du Nord, ça me fait penser à Lille. C'est vivant, étudiant, il y a beaucoup de restaurants et de magasins, beaucoup d'endroits où se balader. C'est une jolie ville et dans l'esprit c'est similaire !


Avec Maxence Carlier vous vous suivez depuis un moment : formés à Lens, adversaires, coéquipiers...

On s'est retrouvés à Sedan l'année dernière et déjà à ce moment, quand on a signé là-bas, on était très contents de se retrouver. On l'a été encore plus cet été en venant à Nancy ! On sortait d'une belle saison ensemble, individuellement comme collectivement, et se retrouver à nouveau tous les deux, et dans un grand club, ça nous a rendu très heureux.


Tu as une excellente connaissance du National 1 de par ta carrière. Et c'est un championnat particulier qui mêle clubs pro et amateurs. Qu'est-ce que tu penses du N1 ?

J'ai commencé en National à 20 ans et depuis 5 / 6 ans, je trouve que le niveau augmente d'années en années. Les équipes sont plus fortes, il y a de plus en plus de bons joueurs. A mes débuts je trouve qu'on avait plus de « libertés » sur le terrain et que ça s'est beaucoup professionnalisé. Les joueurs vivent du football en N1, beaucoup sont passés par des centres de formations. Je trouve que c'est un bon championnat, intéressant, et en plein développement.


Depuis le début de ta carrière, tu as beaucoup changé de club, à raison d'au moins une fois par an. Le RC Lens t'as beaucoup envoyé en prêts. Comment tu l'as vécu ?

Evidemment, ce n'était pas prévu comme ça. A Lens, j'ai débuté avec les pros et j'avais été clair : je voulais jouer pour mon club formateur. A ce moment-là, le club évoluait en Ligue 2, mais les aléas du football ont fait que je n'ai pas pu jouer au RC Lens et m'exprimer en Ligue 2. La meilleure solution pour moi a donc été de partir en prêt en National, après avoir passé deux saisons avec la réserve du RC Lens. Je suis alors parti un an à Boulogne, dont je suis originaire.


Et tu es passé par Drancy, Cholet, le Red Star, à nouveau Boulogne et enfin Sedan dont on connaît bien le destin tragique. Tu as trouvé ce que tu cherchais aujourd'hui à l'ASNL ?

Oui ! Je cherchais de la stabilité. Un projet dans lequel je suis épanoui professionnellement mais aussi qui me permet de m'épanouir dans ma vie personnelle. Cet été j'ai eu plusieurs sollicitations, Nancy et ses dirigeants se sont présentés en dernier. Je n'avais pas prévu de signer ici mais lorsque le club m'a contacté, que j'ai eu le coach, le directeur sportif au téléphone, que j'ai compris leur intérêt pour moi, je n'ai pas réfléchi longuement. Le projet me convient, la structure est similaire à celle du RC Lens. C'est un gros club, qui permet de travailler sérieusement et dans de bonnes conditions, qui est bien représenté, dont les supporters sont super présents... C'est tout ça que je cherchais.


C'est quoi tes objectifs ?

Comme tout joueur j'ai envie d'évoluer au plus haut niveau possible. Si j'ai beaucoup changé de club c'est parce que je voulais me donner l'opportunité de jouer plus haut. J'ai connu pas mal de galères dans mon parcours. Alors je suis content d'évoluer en National 1, comme je le disais, le niveau du championnat augmente. Mais si on me demande, bien sûr, un jour, j'aimerais pouvoir jouer en Ligue 1.


Et les valeurs importantes pour toi ?

Au foot comme au quotidien, je n'aime pas les tricheurs. J'ai toujours donné le maximum de moi-même pour pouvoir performer sur le terrain et aider l'équipe à gagner. J'applique la même logique dans ma vie personnelle.


Tu es actuellement le meilleur passeur du championnat avec 7 passes. 3 dans le jeu, 2 sur coup franc indirect et 2 en corner. Si on suit les statistiques, tu es plus à l'aise dans le jeu. Mais ton sentiment, c'est quoi ?

Quand le club m'a appelé cet été, le coach m'avait dit qu'il cherchait quelqu'un de mon profil, qui pouvait jouer derrière les attaquants et excentré. Il cherchait aussi un tireur de coups de pieds arrêtés. De mon côté, ça fait quelques années que je les tire. Je n'ai pas de préférence, j'essaie de m'appliquer sur toutes les phases car un CPA, c'est toujours une opportunité de prendre l'avantage, parfois contre le cours du jeu. On a des joueurs dans l'équipe qui se déplacent bien, des bons joueurs de tête aussi, donc si j'arrive à viser la bonne zone, ça facilite les choses.


Le dernier qui a fait mieux que toi en championnat, c'était Kenny Rocha avec 9 passes en une saison à Nancy. Objectif : battre son record ?

Ah, je ne connaissais pas cette statistique ! Bien sûr, en plus la phase allée n'est pas terminée puisqu'il reste le match contre Châteauroux. J'espère qu'on va gagner et pourquoi pas une petite passe décisive de ma part ! De toute manière, j'espère toujours faire mieux et faire plus.


D'après tes statistiques de façon globale, tu as plus souvent été buteur que passeur (17 buts pour 13 passes en N1 si mes chiffres sont bons). C'est presque un nouveau rôle de créateur que tu endosse. Qu'est-ce qui fait que ça marche ici ?

Dans le jeu, naturellement, en tant que joueur offensif, j'ai envie de faire marquer et de marquer. On peut dire que mon objectif pour la deuxième partie de saison ce sera de continuer à faire marquer mais aussi de marquer plus. Pour l'équipe, disons qu'on combine bien. Le staff m'a accordé sa confiance pour la responsabilité des coups de pieds arrêtés, ce qui fait que je suis conditionné à ça et que je n'ai pas de pression à ma mettre. De mon côté, avec les années, j'ai revu ma technique de frappe, je me suis amélioré. Avant, je les tirais trop fort. Tout est dans le dosage et la confiance...


Depuis l'arrivée de Pablo Correa sur le banc, qu'est-ce qui a changé ? 

C'est difficile à dire. Avec le coach Pedretti, on n'avait pas de bons résultats. Mais ça n'empêchait pas qu'on avait une idée de jeu, et quand on observe tous les matchs avec lui, on se rend compte que ça basculait souvent sur des petits détails. Le football, c'est beaucoup de détails. Pablo Correa, lui, a amené sa patte. Tout le monde le connaît, forcément, de nom. Je l'ai donc découvert ces dernières semaines. C'est un coach qui parle beaucoup, qui nous guide, qui explique tout. Il connaît très bien le club, il a de l'expérience et aujourd'hui sa méthode paye, donc tant mieux.


Comment s'est passé la reprise ? Pablo Correa est toujours dans l'optique du match après match ?

On a repris tôt, en tout, on aura presque eu trois semaines pour préparer Châteauroux. Et il ne parle que de ça. Quand on aura passé ce match, on sera focus sur le prochain ! A l'entraînement, il met en place les consignes et le travail tactique ciblé sur l'adversaire. La reprise a été intense avec de grosses séances, dures physiquement, de façon volontaire de la part du staff. Ils veulent qu'on soit prêts et on veut tous aller chercher une 4e victoire de suite en championnat.


Avec le changement de coach forcément, le système et la lecture du jeu ont évolué. Tu te sens plus à l'aise dans le système mis en place par Pablo Correa ?

Oui. Il me fait bouger selon les matchs : derrière les attaquants, en dix, sur les côtés... Il m'a expliqué qu'il me mettait dans des positions dans lesquelles il pense que sur tel match contre tel adversaire, je vais pouvoir performer. Il essaye toujours de trouver des solutions pour adapter chaque profil aux adversaires, au cas par cas.


Un changement d'entraîneur en pleine saison, ça peut être perturbant pour un joueur. Comment tu l'as vécu ?

Bien, car je savais qu'il connaissait parfaitement les lieux alors j'ai pensé qu'il n'aurait pas besoin de temps d'adaptation. Maintenant que je le connais un peu mieux, je peux dire qu'il fait beaucoup de bien au groupe, on adhère tous à son message. C'est un coach qui, encore une fois, parle beaucoup, vit foot, discute tactique, adversaires, et a de belles valeurs : travail et humilité. Il insiste beaucoup sur ça, et ça fait du bien.


En parlant d'humilité... Meilleur passeur du championnat, meilleur joueur et meilleure recrue d'après la communauté Fans of Nancy qu'on a fait voter sur twitter... Il faut prendre tout ça avec légèreté évidemment et ne pas se mettre la pression. Mais j'imagine que ça te fait plaisir de t'affirmer ici ?

Evidemment ! Sentir que ce que je fais, que mon travail au quotidien, mes performances du week-end sont appréciées, ça me pousse à faire encore plus et encore mieux. Je veux qu'on continue à gagner et à remonter au classement.


Toi qui a connu différentes ambiances dans différents clubs de N1, et sans langue de bois, où as-tu vécu ta meilleure expérience vis-à-vis de ça ?

A Nancy très clairement. J'aurais peut-être pu comparer au Red Star mais lorsque j'y étais, il y avait les jauges réduites en tribunes (COVID) donc le public n'était pas présent à 100%, même si on pouvait sentir la ferveur.

A Nancy, l'affluence est bonne, il y a toujours du monde au stade, les supporters sont présents sur les réseaux sociaux. On sait, on sent, que c'est un grand club. Moi je n'oublie pas que Nancy a été en Ligue 1, a joué la Coupe d'Europe... En venant ici, je savais qu'il allait y avoir tous ces à côtés, et ça m'a motivé encore plus. Nancy me fait penser à ce que j'ai pu connaître à Lens.


Le foot et toi...

Qu'est-ce qui t'as donné envie d'être footballeur ?

J'en ai toujours fait depuis tout petit. Mon grand père jouait au foot, mon père a joué en N1 et N2 à l'époque... J'ai baigné dedans depuis toujours. Alors j'ai toujours aimé ça et toujours voulu faire ça de ma vie.

Tu aurais fait quoi d'autre sinon ?

Aucune idée. A l'école primaire déjà, quand on me demandait, je répondais « footballeur ». [rires]

As-tu un club de cœur ?

Je viens de Boulogne-sur-Mer ! Donc oui, forcément, l'US Boulogne. Sinon, j'aime bien regarder une équipe par rapport à un joueur que j'aime. J'aime les beaux gestes, la technique.

Un joueur que tu admire ?

Eden Hazard ! C'était vraiment le joueur des dix dernières années que j'ai adoré.

Un match de légende ?

En ligue des champions, la remontada Barcelone PSG.


Et dans l'effectif, qui est...

le premier avec qui tu as discuté en arrivant : Lenny !

celui qui remotive tout le monde : il y en a plusieurs, Prince et Martin notamment

le plus fort physiquement : Gaëtan, c'est le plus âgé je crois, et pourtant il est solide comme un roc, jamais une blessure, au top physiquement

le plus tête en l'air : Kevin Farade


Pour terminer, un message à faire passer aux supporters pour la deuxième partie de saison ?

J'espère que vous viendrez encore plus nombreux qu'en 2023 au stade et qu'on va tous vibrer ensemble avec des résultats positifs !


Merci Benjamin pour ton temps et tes réponses. On te souhaite plein de passes décisives pour la suite de la saison (et des buts aussi) !


Fans Of Nancy vous propose au quotidien des informations sur la vie du club et son actualité ! Rejoignez-nous désormais sur les réseaux !

Suggestions d'articles

Cheikh Touré : « A chaque fois qu'on joue à Picot, c'est excitant »

Cheikh Touré, notre serial buteur, se dévoile à travers une interview inédite.

Prince Mendy «Je veux vivre une montée avec Nancy.»

Découvrez cette interview de Prince Mendy, qui se livre à propos de l'ASNL depuis son arrivée.

Jonathan Rivas « Je n'avais jamais vécu autant de victoires d'affilée »

A travers cette interview, découvrez en plus sur le numéro 18 de l'ASNL, Jonathan Rivas.

0 commentaire

Connectez vous dès maintenant pour commenter !

Derniers articles

Articles populaires