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Michaël Chrétien : « Je veux que les jeunes rêvent à nouveau de réussir à l'ASNL ! »

Michaël Chrétien est de retour chez les Rouges et Blancs. Après 13 ans sur le terrain et environ 350 matchs à défendre le chardon lorrain, depuis quelques semaines, il a été nommé directeur sportif. Retour ensemble sur sa nomination et sur sa vision des choses au sein de l'ASNL, à tous les niveaux.


En février 2022, lors d'une précédente interview, tu m'expliquais que tu étais conseiller sportif auprès des jeunes générations. Tu allais passer ta licence pour être agent. Que s'est-il passé pour toi depuis un an et demi ?

J'avais continué dans cette voie mais j'ai mis cela de côté récemment. J'aurais dû passer ma licence à la rentrée, mais l'opportunité d'être le directeur sportif de mon club de cœur s'est présentée à moi. J'espère que ça durera le plus longtemps possible. J'ai dû faire un choix évidemment, car les deux métiers ne sont pas compatibles. Mais cette opportunité justement, je savais qu'elle ne se présenterait pas deux fois. J'avais envie d'aider mon club depuis très longtemps.


Tes dernières expériences vont t'aider dans tes missions ?

Oui car beaucoup de choses touchent au droit. Que ce soit au niveau de contrats ou de la gestion, mes expériences passées ne seront que bénéfiques. De toute façon, tout est bon à prendre. J'ai eu la chance de pouvoir prendre pas mal d'expérience dans différents domaines, d'observer de jeunes joueurs ou des joueurs plus confirmés. Conseiller sportif, c'est aussi un travail de scouting. Ce que j'ai fait ces dernières années me sert au quotidien.


Comment as-tu été contacté par le club ?

J'échangeais beaucoup avec José Martinez notamment sur ma vision des choses. J'avais déjà commencé à proposer des profils comme Cheick Touré. Attention, ce n'était pas mon joueur, donc je n'avais aucun intérêt financier. Les dirigeants ont compris que je voulais vraiment les aider, tout simplement. Benoît Pedretti m'a appelé pour qu'on échange à propos de Cheick, ça a été le premier dossier sur lequel on a avancé ensemble. Puis les choses se sont mises en place naturellement. Quelques jours avant le 2e passage devant la DNCG, j'ai eu des discussions plus approfondies avec le staff : je leur ai expliqué que je pouvais les aider car ils étaient peu nombreux pour le recrutement. Je voulais être présent. On a eu quelques rendez-vous, c'est remonté jusqu'aux oreilles des actionnaires qui ont souhaité faire une réunion avec moi. On a trouvé un accord en quelques jours et on s'est rapidement mis au boulot.


Tu n'as jamais été contacté avant cela ?

Non. J'avais dis auparavant qu'il n'y avait jamais eu le moindre contact avec le club et les choses n'ont pas bougé jusqu'à il y a quelques semaines. A l'époque, j'avais essayé d'entrer en contact avec Gauthier Ganaye dans mon rôle de conseiller sportif, mais j'ai cru comprendre qu'il avait son propre réseau et ne travaillait pas autrement. Je sais qu'il y a eu, depuis, pas mal de rumeurs. Mais, non, je le répète encore une fois, je n'ai pas été contacté par le club avant juillet 2023.


Quelle est ta relation aujourd'hui avec Benoît Pedretti ?

On se connaît, on a joué ensemble et il avait envie, je pense, d'avoir quelqu'un à ses côtés, qui serait sur la même longueur d'onde que lui. Quelqu'un pour le suppléer dans les négociations des contrats, pour s'occuper des transferts,... Au delà de ça, il a tenu un discours très franc avec moi, et je suis du même avis que lui. Nous ne sommes pas là pour boire des cafés et rigoler toute la journée ensemble. On s'entend très bien, on est de la même génération, et on fait la part des choses tout en travaillant beaucoup ! Tout est très fluide et naturel.


Comment avance le mercato aujourd'hui ?

Tout est regroupé pour faire du bon travail. Maintenant, l'urgence, on la connait : on est en retard sur le mercato, le recrutement des autres clubs a commencé depuis un moment donc il y a moins de monde sur le marché. On trouve des solutions petit à petit, mais comme l'a dit Benoît, et à juste titre, on ne peut pas compléter l'équipe pour la compléter. On cible des joueurs : beaucoup ont été identifiés, certains sont bloqués par leurs clubs par exemple. Mais on surveille ce qu'il se passe et on avance tous ensemble. Chacun travaille à son niveau et on se complète bien.


Qu'as-tu ressenti quand on t'as proposé d'être le directeur sportif de l'ASNL ?

J'ai été très honoré. Cependant, c'est un poste à hautes responsabilités et je n'ai pas vraiment eu le temps de savourer ça car il y a beaucoup de travail, je m'y suis mis dès la première minute [NDLR : voire même avant...], les moyens financiers sont limités et le recrutement des autres clubs a commencé avant le nôtre. Donc oui, très heureux, très honoré, mais je me suis rapidement concentré sur mon travail et sur mes missions.


Et quelles sont tes missions avec les pros justement ?

La première chose aujourd'hui c'est de construire une équipe compétitive. C'est la priorité ! A côté de ça, il faut gérer les potentiels transferts, les négociations des contrats, leurs durées, la réorganisation du club sur le côté sportif... On va devoir remettre en place des choses pour l'avenir notamment le suivi des joueurs : un mercato, ça s'anticipe, plus on a de l'avance sur le suivi des joueurs, plus on les cible tôt et plus on a de la chance de les avoir. Je veux aussi veiller à créer un lien avec les joueurs, pour qu'ils se sentent bien et qu'ils aient la tête uniquement au football et pas ailleurs.


Tu as aussi des missions avec les jeunes, je présume. Quelles sont-elles ?

Au centre de formation, il a fallu restructurer rapidement et trouver des solutions avec nos moyens financiers actuels. Au delà de ça, chez les jeunes, ça fait des années qu'on se fait piquer une partie de nos meilleurs éléments. On ne dispose pas de beaucoup de moyens pour les retenir donc il faut qu'on mette tout en œuvre pour retrouver la fibre nancéienne, pour que les jeunes aient envie de réussir chez nous et de rester. Ca passe par un discours, une façon de les recevoir, de les accompagner... On doit aussi regarder chez nos voisins, dans les clubs amateurs locaux aux alentours ! Il y a eu beaucoup de conflits et beaucoup de relations ne sont pas bonnes, on doit réparer cela. Renouer les liens avec les clubs amateurs, ça passe aussi par le biais de nos éducateurs, qu'il faut qu'on responsabilise et à qui je vais faire passer le message suivant : « vous êtes le relais de l'ASNL vis à vis des autres clubs ». Il faut qu'on travaille avec des joueurs locaux, c'est primordial, sans pour autant se fermer au reste, évidemment.

Les choses ont changé par rapport à ton époque...
Oui ! Mais je veux que les jeunes rêvent à nouveau de réussir à l'ASNL et pas ailleurs. A mon époque, c'était comme ça. C'était inconcevable pour moi, par exemple, de me dire que j'allais partir de Nancy avant de devenir professionnel. Je voulais réussir ici et pas ailleurs. Il faut que l'on retrouve ça. Cette flamme ASNL. On doit cibler et ne plus louper un seul joueur local qui a du potentiel.


On connaît ton attachement au club et à ses valeurs. Le côté humain, familial, de l'ASNL a été mis de côté ces dernières années. Quel rôle auras-tu à jouer à ce propos ?

Pour moi, l'une des tâches les plus importantes sur laquelle il va falloir travailler dans les prochains mois, c'est la confiance. Les supporters ont été déçus, mais les salariés aussi ! Mon objectif ça va être de souder à nouveau tous ces liens qui se sont perdus, essayer de reformer une famille en interne, retrouver un discours optimiste et positif pour remotiver tout le monde. Chacun au club va devoir faire un peu plus à son niveau pour qu'on soit plus forts tous ensemble. L'ASNL doit retrouver ses valeurs et son identité locale. Le club au chardon ne pourra fonctionner que si toutes les parties se battent pour ça.


Il y a un an et demi, dans nos colonnes, comme nous, tu te posais beaucoup de questions à propos de l'ASNL et sa gestion. Qu'en est-il aujourd'hui ?

Comme tu l'as souligné, oui, je me posais beaucoup de questions. Aujourd'hui je suis rassuré dans le sens où il y a de la communication directe entre les actionnaires et nous. Ils montrent qu'ils nous font confiance. Ils attendent des résultats, mais je ressens que l'on fait un vrai travail en équipe. Les actionnaires attendent un retour sur investissement, c'est logique ! Mais ils mettent des personnages en place avec des missions précises, qui aiment et connaissent le club. Sebastien Janodet notamment, qui a énormément œuvré pour que le club soit encore en vie aujourd'hui, et qu'on remercie tous les jours, tout comme Nabil El Yaagoubi. Il y a un bon feeling entre nous, de la fluidité dans les échanges. Les choses s'organisent intelligemment.


Merci Mika pour ta bienveillance, ton précieux temps et tes réponses. Toute l'équipe de Fans of Nancy te souhaite une belle réussite !




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