Après son point du nul frustrant glané sur la pelouse de Sedan, l’AS Nancy Lorraine recevait
le Red star, formation coachée par l’illustre Habib Beye qui joue le haut de ce championnat.
En difficulté avec une attaque au ralenti, et paradoxalement une défense solide,
Nancy devait résoudre une équation compliquée, mais pas impossible lorsqu’elle se
pose dans un stade Marcel Picot en feu.
Le coup d’envoi est donné, et déjà le rythme gagne la pelouse, que dis-je, le billard du stade
de Nancy. Benali tente une reprise pied droit à l’entrée de la surface dont le (vicieux) rebond
est repoussé par Martin Sourzac (03’). Dans un jeu d’attaque orienté sur des profondeurs
hautes, Benali prend le meilleur sur nos centraux et arme une reprise de volée au
point de penalty qui fracasse l’équerre du but nancéien (08’). Nancy fait valoir son droit
de réponse sur un ballon gratté par la pépite aux 25 mètres (Neil El Aynaoui, au cas où vous
ne l’aviez pas reconnu). Le milieu de terrain s’avance et tente sa chance à l’entrée de la
surface, une frappe bien croisée, mais aussi bien sortie par Butelle (11’). Dans un début de
match au rythme intense, les deux équipes ne se font pas de cadeau. Si aucune équipe
ne prend la mesure de l’autre, on sent le Red star plus dangereux devant le but. À la suite
d’un beau jeu côté gauche, Cissé pivote dans la surface et enroule son ballon, Butelle doit
boxer en corner (21’). Petit à petit, Nancy montre que l’équipe est à la hauteur, sans pour
autant convaincre. Le problème est là : on est jamais trop trop loin, mais jamais efficace.
Lorsque l’on laisse le match se dérouler avec les seules projections des milieux
(abandonnés par les attaquants et les latéraux), les adversaires finissent constamment par
nous punir. Après quelques frappes à mettre au profit du Red star (sans grand danger), les
Audoniens punissent l’ASNL sur un coup de pied arrêté (encore, toujours, à jamais).
À la suite d’un coup franc, Sourzac sort une parade magistrale sur une première
frappe, une seconde parade exemplaire sur une reprise du genou de Meyapya, avant
de se faire crucifier par le même joueur à bout portant (45’). Ce but nous offre une
image terrible : un gardien esseulé, presque abandonné par sa défense devenue spectatrice
de l’action sans oser aller au contact. Nancy tente bien de répondre sur coup franc,
Pellegrini s’élève plus haut que tout, mais voit sa tête détournée du bout des doigts
par un Butelle exceptionnel (45’).
C’est la mi-temps au stade Marcel Picot, et Nancy est mené d’un petit but. Si rien n’est
encore fait, le club au chardon doit nettement améliorer sa copie pour espérer s’en sortir.
Réalistes, efficaces, précis, les Audoniens bougent nos joueurs et semblent prendre
l’ascendant physique, technique et psychologique.
Au retour des vestiaires, le tournant du match a lieu. Sur un centre à ras-de-terre magnifique de Mouazan, Robinet loupe sa frappe à bout portant dans la cage presque vide… (46’). C’est à peine croyable tant il était plus difficile de ne pas la mettre, que de la mettre. Même si sa prestation est décevante, et cela depuis plusieurs matchs, n’oublions pas que Thomas Robinet n’est pas devenu un attaquant renommé dans ce championnat en étant une quille. La déception nous gagne bien évidemment, et cette action était un “game changer”, mais n’étrillions pas cet attaquant que nous savons tous capable de belles choses ! (Toujours rêvé d’être l’avocat du diable un jour). À la suite de ce loupé, le Red star prend les choses en main et balade Nancy. Sur une première frappe contrée en pleine surface, Ikanga retrouve le ballon dans ses pieds et frappe vers le but. Sourzac est pris à contre pied, les Audoniens double la mise (53’). L’abandon semble total, et le Red star se permet même de tripler le score. Ifanoui est bien lancé en profondeur côté gauche et décale Benali laissé totalement seul dans l’axe. Le joueur, habile balle aux pieds, remporte son duel face à Sourzac et croise son tir (65’). Nancy est sous l’eau, et ne parvient pas à relever la tête. Enfin si, et cela viendra des changements des latéraux avec l’entrée de Tayot et Etcheverria, des entrées que beaucoup jugeront tardives alors même que leur place était dans le onze et non sur le banc. À la suite d’une remontée de balle impressionnante de Neil El Aynaoui, le milieu de Nancy distille un caviar en profondeur pour Etcheverria qui fusille Butelle à bout portant (82’). Si personne n’est dupe, le club a le mérite de sauver l’honneur devant des supporters qui continuent de répondre présents. Hélas, la différence de niveau se paie cash ce soir, et les Audoniens nous le rappellent une dernière fois. Benali déborde côté droit et sert Anani dans la surface. L’attaquant envoie une frappe parfaite où Sourzac ne peut pas intervenir (94’).
C’est la fin du match au stade Marcel Picot, Nancy se fait rouler dessus sur le score de 1-4
face au Red star. En perdant ce match, les Nancéiens s’obligent à aller chercher des
résultats lors des prochains matchs. Premier relégable avec un match en retard, Nancy
peut encore compter sur cet “avantage” pour se. sauver… mais grille de plus en plus ses
jokers. Avec une attaque en panne depuis le début de sa saison, le club inquiète à raison
et devra se surpasser dans un mois au planning très chargé avant de se reconstruire
le plus sereinement possible.
B.Pedretti : « Ce qui m’embête beaucoup, c’est qu’on encaisse un premier but sur coup de pied arrêté. ça m’embête, parce que c’est récurrent. On a besoin d’être plus solide dans ce domaine. Il faut changer les choses et je vais les changer. Les matches se gagnent dans les deux surfaces, et là, on a été moins bon qu’eux tout simplement. Aujourd’hui, on a vu une classe d’écart entre le Red Star et nous. Maintenant, on va jouer des adversaires qui sont dans notre championnat. Et c’est là qu’on devra être bon et qu’on va voir la solidarité, le collectif, l’entraide. C’est là que j’ai envie de voir tout le monde et les leaders vont être importants. Car dès vendredi, il va falloir aller chercher un résultat à Paris 13… ».
H.Beye : « Après deux défaites, je suis satisfait qu’on ait réussi à faire ce type de match. On a souvent eu la mainmise. On a mis quatre buts, mais je pense qu’on aurait pu en mettre plus. On n’a pas surdominé ce match, Nancy nous a aussi mis sous pression par moments. Mais on savait que c’était une équipe en difficulté et qu’en leur mettant la pression, on les mettrait dans la difficulté. Tout le monde nous disait hors course pour la montée. Mais ce soir, on est à quatre points et tout reste possible… »
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