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ASNL vs USAMSM (3-0) I Des frissons de 1ère division

Nancy jouait certainement sa saison ce samedi soir. Après un énième match nul décevant face à un adversaire à portée directe du club, les Nancéiens affrontaient Avranches, à une place et deux petits points au-dessus de Nancy. Comme le disait si bien le roi El Aynaoui en interview “ c’est ce qu’on appelle un match à six points”. À cette occasion, Pedretti fait confiance à un onze d’expériences, en composant avec les aléas des blessures. Une charnière Bussmann - Mendy est reconduite, un milieu Deaux - Mouazan - NEA, et une attaque connue pour être en manque de réalisme, Cissé - Robinet - Nangis.

 

Dans un stade Marcel Picot qui a répondu présent, et qui n’est pas sans nous rappeler les belles heures vécues par l’AS Nancy Lorraine (avec plus de 16 400 spectateurs), le coup d’envoi est donné ! Très rapidement, Da Costa déborde sur son côté et adresse un centre parfait au premier poteau. Robinet arrive lancé et place son pied en opposition pour couper le centre, Nancy ouvre le score sur sa première occasion du match ! (03’) Réalistes, les Nancéiens contrôlent le ballon avec une faim de tous les instants. Il faut dire qu’avec ce 12ème homme, il y a de quoi se galvaniser et intimider les adversaires du soir. Attention toutefois à ne pas se faire surprendre sur quelques largesses défensives, Mercier parvient à se décaler dans la surface et se présente seul face à Sourzac. En catastrophe, Bussmann revient et tacle le ballon à la manière d’un patron (09’) ! Nancy continue d’imposer un défi physique et technique à Avranches. À la suite d’un corner côté gauche, Bussmann se lève plus haut que tout le monde et croise sa tête au premier poteau, Nancy double déjà la mise (15’). Les Nancéiens rendent leur plus belle copie de la saison et semblent avoir pris la mesure de l’événement. Plus encore, Nancy fait preuve de réalisme et marque sur un coup de pied arrêté, deux points qui ne sont clairement pas les premières qualités de cette équipe. Sur un coup franc excentré, la belle patte de Mouazan envoie un ballon qui tutoie le but du portier adverse, alors stoïque sur sa ligne (27’). Nancy ne laissera qu’une poignée de minutes à Avranches pour tenter leur chance, avec notamment cette tête de Koyalipou bien contrée par Bussmann (31’). Sans trembler et en contrôle, les Nancéiens reprennent très rapidement le fil du match, et Nangis passe de peu à côté du troisième but. Bien décalé dans la surface, Nangis se défait du marquage et voit sa frappe puissante et à ras de terre être sortie du bout des doigts (44’).

 

C’est la mi-temps au stade Marcel Picot, et Nancy a déjà fait le break dans cette affiche. Cette équipe d’Avranches ne propose rien et est étouffée (tétanisée ?) par un club poussé par un public de Ligue 1. Précis, généreux et réaliste, Nancy a mis de côté ses démons de la saison pour faire enfin exploser cette attaque.

 

C’est reparti, et les Nancéiens ne prennent pas le temps de vous payer un café. Dans la surface et à la suite de deux belles déviations, Cissé se présente seul au point de penalty et enroule sa frappe. Malheureusement, le ballon est sorti miraculeusement par l’excellent gardien qu’est Beuve (46’). Dans la foulée, Robinet décale astucieusement Mouazan seul dans la surface. Le jeune milieu, pourtant toujours au rendez-vous, loupe l’immanquable alors qu’il n’avait plus qu’à ajuster le portier adverse, sa frappe passe à côté du poteau (48’). Mouillez-vous bien la nuque, car ça n’arrête pas ce soir. Sur un coup franc lointain, un défenseur d’Avranches touche très grossièrement le ballon de la main (tentative de dunk avortée). Penalty donné, et penalty transformé à contre-pied par le goleador Robinet (53’). Soulignons la prestation XXL de l’attaquant Nancéien, en manque de confiance malgré ses énormes qualités, qui a laissé entrevoir le joueur qu’il est vraiment ce soir. Dès ce but et jusqu’à la fin de la seconde période, le rythme va retomber et sera moins soutenu, la faute à une débauche d’énergie importante de Nancy. Bien décalé en profondeur par Cissé, Nangis prend le meilleur et tente une frappe presque impossible en angle fermé, c’est direction petit filet (66’). Avec ce rythme en berne, Avranches frôle le but ! À la suite d’un excellent débordement, Kerouedan lève son ballon et arme une reprise violente qui fracasse la transversale de Martin Sourzac, alors resté très tranquille dans ce match (71’). Le match se termine alors dans le contrôle et ne connaîtra plus d’occasions majeures. Le coup de sifflet final est donné, et Nancy exulte !

 

Les joueurs remportent un succès importantissime qui ne garantit certainement pas le maintien, mais qui garantit au moins de le jouer jusqu’au bout. Malgré les ouin-ouins lunaires de l'entraîneur d’Avranches qui trouve l’initiative du match gratuit inéquitable (rappelons que, même gratuit, ils ne font pas plus de 1 000 lol), qui refuse la conférence de presse et qui prend son bus pour rouler sur l’autoroute du seum, Nancy gagne 3 à 0 avec une véritable démonstration pour l’adversaire. Dans une ambiance frissonnante, l’équipe remonte à la onzième place et se place à deux petites longueurs le 1er relégable. Avant d’affronter le leader du championnat, profitons de cette petite bouffée d’air frais, et repartons très rapidement au charbon.


 La réaction des entraîneurs :


B.Pedretti : « Ça fait du bien de gagner sans trembler jusqu’à la 95e minute. Tout le mérite en revient aux joueurs. L’entame de match a été très bonne, on a gagné les duels, on a récupéré des ballons et on s’est bien projeté vers l’avant. Ce que j’ai aimé par rapport à notre match de Villefranche où c’était un peu le même contexte et où on avait également mené rapidement, c’est qu’on a été beaucoup plus intelligent et équilibré. Et qu’on ne s’est pas enflammé. On va savourer cette victoire. C’est une bonne opération comptable. On reprend le goal-average. On n’encaisse pas de but pour la deuxième fois de suite. Bien sûr, on retient les buteurs. Mais chaque joueur a travaillé. Ça fait plaisir pour Thomas (Robinet). On remercie les actionnaires d’avoir permis d’inviter les supporters. Et on remercie les amoureux de l’ASNL d’être venus partager ce grand moment. C’est beau de jouer dans cette ambiance. C’est le scénario dont avait rêvé. Mais il n’y a rien de fait. Comme Prince Mendy l’a très bien dit dans le vestiaire, ‘’on a gagné un match mais il reste encore trois bagarres’’… »


D.Ott : Pas de réaction, l’entraîneur d’Avranches ne s’est pas présenté en conférence de presse. Ce dernier a fustigé la FFF en avant match d’avoir accepté l’opération match gratuit de l’ASNL et devoir jouer devant un stade rempli. Il faut dire que l’affluence moyenne à Avranches est de… 716 spectateurs.

On se plaint de tuer le football populaire, mais ce sont ces discours et ces mentalités qui détruisent ce sport.



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