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SEMAINE SPECIALE CDL - Sébastien Puygrenier

Nous poursuivons cette semaine spéciale Coupe de la Ligue sur le site, avec l'interview de Sébastien Puygrenier. Son expulsion, ses souvenirs,... Le défenseur emblématique de la période nous dit tout ! 


Comment ça va ? Qu’est-ce que tu deviens ?  

Ça va, je suis actuellement en formation à Auxerre. J'y suis revenu il y a 3 ans. Je suis adjoint avec l’équipe réserve. En ce moment on prépare le challenge de l’Est ! Ce sont des matchs amicaux pour les équipes réserves.  


Quels souvenirs gardes-tu de l’épopée en coupe de la ligue ?  

Les souvenirs que j’en garde c’est surtout nous, la génération, le groupe. Au-delà de cette coupe de la ligue, ce groupe c’était vraiment quelque chose. La manière qu’on avait de jouer mais surtout de vivre ensemble, c’était incroyable ! La coupe de la ligue en elle-même, le parcours je m’en souviens plus ou moins, mais la finale a vraiment été marquante. On était en mise au vert pendant une semaine avant la finale, et ça nous a créé des souvenirs mémorables. On était jeunes, même s’il y avait 2-3 anciens comme Bianca et Lecluse. On aurait pu se dire « On va une semaine en mise au vert, ça va cogiter, on va avoir la pression » et pas du tout. C’était une ambiance indescriptible, c’était convivial, on ne se prenait pas la tête. Pablo avait instauré des parties de pétanque, de ping pong,… Une ambiance de famille !  

 

Comment as-tu géré ton expulsion le soir de la finale ?  

J’étais mal. Le soir de la finale, quand j'ai vu tout le public, les 40 000 nancéiens, c’était vraiment énorme. Une grosse ambiance. Au moment de l'expulsion moi, je ne savais plus où me mettre. Je sentais bien que tous les yeux étaient tournés vers moi et j'étais très mal à l'aise. Je me suis dit aussi par rapport à l’équipe, que si on perdait ce match, ce serait de ma faute.  

 

Qu’est-ce qu’il s’est passé exactement sur cette faute ?

Le premier carton jaune, je ne suis pas sûr qu’il soit réellement mérité, c’était une faute sur Baky Koné qui, je pense, en a rajouté beaucoup. Pour Marama, je lui fais un peu le coup de la corde à linge, je suis pris à contrepied par son crochet et j’ai un mauvais réflexe : je mets le bras pour ne pas qu’il passe car je pense qu’il file au but. Dans ma tête quand je fais ça je ne pense pas au premier carton jaune. Je pense surtout à stopper l’action et à stopper Marama.

 

Peut – on parler d’une faute intelligente ?  

Une faute intelligente, [rires] je ne sais pas mais en tout cas il partait au but. Ça ne nous a pas pénalisé mais ça aurait pu. Etrangement, ça a reboosté tout le monde ce carton rouge. Et quand je dis qu’on était un vrai groupe, ça se voit là-dessus ! On était de bons joueurs mais on était vraiment tous des potes. Chacun se dépouillait pour l’autre. Le fait que je sois expulsé ça a fait dire aux autres joueurs « Tant pis, même à dix on tient et on va chercher la victoire. » 

 
Une fois expulsé, qu’as-tu fait ?  

Moi je suis rentré au vestiaire et je cherchais un écran, je ne trouvais pas. D’un coup j’ai entendu le public. Impossible de savoir qui avait marqué... J’ai entendu tout le stade hurler, j’ai eu un moment de panique. J’ai eu les images quelques secondes après mais j’ai bien stressé !

Tu es resté au vestiaire jusqu’à la fin du match ?

 Oui, mais plus ça allait et plus je me rapprochais de la pelouse [rires]. A la fin du match, j’ai pu retourner sur la pelouse. Au coup de sifflet final, j’étais comme tout le monde : un fou, j’ai oublié le carton. Le plus important, c’était qu’on avait gagné. Tous ensemble.

 

Avais-tu conscience de l’ambiance au stade ?

 En arrivant sur le terrain, on se sentait poussés. Mais une fois dans le match, on est très concentrés donc on a fait abstraction. La veille et juste avant le match, là effectivement on a réalisé déjà parce que le stade est énorme ! C’est un monstre ce stade.  Quand on est entrés sur le terrain, il y avait le Président de la République, on voyait tous les supporters : là c’était la folie. Mais après, pendant le match, on était concentrés. Sur le carton rouge, par contre, j’y ai fait attention... [rires]

 

Qu’est-ce que ça t’a procuré comme émotions le lendemain sur les balcons place Stan ?

On était dans la continuité de la veille, mais c’était encore mieux car c’était un vrai moment de partage avec tous les nancéiens, tout le public. Voir la place Stan comme ça, bondée, c’était vraiment un grand moment, pour tout le monde. Tout le monde était heureux. Nancy attendait ça depuis des années et rien que de penser qu’on allait rester dans l’histoire du club à ce moment-là, c’était incroyable.  

 

Et vous êtes restés dans l’histoire du club, la preuve, on en parle encore 15 ans plus tard !

On se le disait, sans y croire forcément, qu’on allait entrer dans l’histoire. La dernière coupe de Nancy c’était en 78 pour la Coupe de France et c’était une équipe de malade ! La génération Platini ! Un des meilleurs joueurs français de l’histoire du foot français. Donc quand on se dit qu’on rentre dans l’histoire à ses côtés, c’est incroyable. On avait aussi ça en tête. Ça a marqué l’histoire du club, des gens, des supporters, mais nous aussi ! Ça nous a marqué à vie. La preuve comme tu le dis, on en parle encore 15 ans après. Pour les 10 ans on avait été invités à Picot pour un match, tous ensemble. J’avais vécu une soirée de dingue, c’était comme si on ne s’était jamais quittés.  

 

As-tu des anecdotes, des histoires rigolotes ou des faits marquants à nous partager sur la compétition ou sur la saison ?

Sur la saison, avec Paprika (Jonathan Brison) on a eu pas mal de délires. Notamment une causerie de Pablo qui avait duré des plombes et des plombes. Parfois les causeries duraient des heures donc forcément à un moment on décrochait. Un jour on avait complètement décroché et Pablo avait demandé son avis à Jonathan. Paprika avait répondu complètement à côté de la plaque et Pablo s’est mis à piquer une colère, ça ne lui avait pas plu... Moi j’étais mort de rire !

Et une autre anecdote toujours avec Paprika, après la victoire contre Rennes en début de saison 2005-2006, un journaliste nous demande ce qu’on pense de nos résultats cataclysmiques. Sur le coup on n'avait pas compris le mot, on s’était regardé tous les deux, complètement perdus. Apres l’interview on a fait le pari de placer ce mot dans les prochaines interviews, et on a réussi ! C’était marrant, il y a eu vraiment plein de bons moments dans tous les cas !

Dans ma carrière j’ai vécu d’autres finales, d’autres titres, mais je n’ai jamais vécu d’ambiance similaire à celle de Nancy. Les joueurs, le staff, le staff médical, le président... Je n’ai jamais retrouvé ça ! Le président nous appelait « mes enfants » , c’était une ambiance vraiment familiale. Pour de vrai.

 

Un mot pour les supporters ?  

Ecoutez, franchement, merci. Nous on a peut-être procuré de la joie aux supporters mais merci à vous d’avoir constamment été derrière nous. J'espère sincèrement que le club va retrouver la ligue 1 et de bonnes choses. Je vous souhaite le meilleur ! Et aussi pour le club.  


Merci Sébastien pour tes réponses, et ta bonne humeur ! 

© Juliette Schang


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