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SEMAINE SPECIALE CDL - Benjamin Gavanon

Nous poursuivons cette série spéciale Coupe de la Ligue avec une interview de Benjamin Gavanon. Nous revenons, entre autre, sur ce fameux coup-franc tiré en finale qui permet à Kim de marquer le but victorieux. 


Comment vas-tu et comment se porte ton restaurant malgré la crise ?  

Ca va bien ! On reste ouverts car on fait de l’emporter, même s'il y a une partie restauration, la partie à emporter est une plus grosse partie donc on a pu continuer à travailler assez sereinement. 


Quels souvenirs gardes-tu de l’épopée en Coupe de la ligue il y a 15 ans ?  

Ça reste un des meilleurs souvenirs forcément, car il y a la victoire au bout. Quand on y repense c’est « improbable ». On remonte à peine en L1 et derrière on a ce parcours en Coupe de la Ligue. On a la « chance » de recevoir à chaque fois à la maison sur chaque tour et petit à petit on se prête au jeu on voit qu’on se rapproche du but, pour finalement arriver à ce fameux stade de France.  

A la base gagner, la coupe ce n’est pas un « objectif ».  Quand on a reçu Ajaccio à la maison on s’est dit que ça restait jouable, que c’était à notre portée. On passe ce tour, ensuite on arrive en demie face au Mans : ça va vite. A l’arrivée, on va en finale et... On gagne !  

 

Ces 15 années écoulées, que t’inspirent-elles ?  

De la fierté car je peux dire que j’ai gagné une coupe nationale. Je pense aussi que c’est par rapport à la bande de potes qu’on était : il y a une finalité avec un titre honorifique et ça a marqué l’empreinte de notre passage à l’ASNL. On ne s’est pas rendus compte qu’on allait forcément marquer l‘histoire mais quand on revient dessus on se dit que c’était dingue.  

 

Revenons à la finale, il y a 1-1, tu t’apprête à tirer le coup franc qui, on le sait, va délivrer Nancy. Qu’est-ce que tu te dis avant de tirer ?  

Je me dis que c’est une opportunité car je sais qu’on peut être dangereux sur coup de pied arrêté. On est en infériorité numérique donc, des occasions, on en aura plus des tonnes. C'est une opportunité de mettre du danger sur eux. Dans ma tête je me dis qu'il faut que je m'applique et que je fasse du mieux que possible. Et j’ai cette sensation bizarre au moment où je tire, d’avoir mal tiré. Quand mon pied touche le ballon je ne le sens pas, à l’instinct. Dans ma tête je pense vraiment que je suis trop court et que je n’ai pas assez mis de puissance, je ne pense pas du tout qu’elle va arriver bien. Bon, elle était courte, puisque Kim la reprend entre le point de pénalty et la surface : il était au bon moment au bon endroit. Mais dans un monde idéal je ne l'avais pas tirée comme ça.  

Et après ? 

C'est la folie ! Quand je revois les images j’arrive à re-situer parce que sur le moment je ne sais pas. Ça monte tellement haut en émotions ! Je suis incapable de dire vers où je me suis dirigé ni ce que j’ai fait, il n’y a qu’en voyant des images que je suis capable de remettre des mots sur ça.

En tout cas, à ce moment-là, je sais qu'on reprend l’avantage, et vu notre mentalité, on se regarde et on se dit : ce qu’il nous reste à faire, c’est défendre comme des chiens et s’accrocher jusqu’à la fin.  

 

Comment avais-tu abordé cette finale ?  

C’était bizarre car on avait quitté Nancy pendant une semaine pour faire une mise au vert à Paris. La semaine s’était super bien passée ; on travaillait très bien le matin sur le terrain et les après midi on était « libres » ; on avait nos plages de récupération mais à côté de ça on avait organisé des concours de pétanques, de ping pong,… C'était une ambiance bon enfant, on était entre nous, on rigolait. Il y avait une telle bonne ambiance qu’on n'a pas été pris par les événements. On savait ce qu’on jouait mais toute la semaine on a été libéré de la pression. Finalement c’est monté au dernier moment, le matin du match. La causerie arrive, il faut se préparer, le trajet du bus qui mène au stade...  


Qu’est-ce qu’il s’est passé dans ta tête au coup de sifflet final ?

Aucune idée. On a dû partir en courant de partout, je ne sais pas vraiment où, jusqu’à trouver un coéquipier pour se sauter dans les bras. Après je sais que j’avais ma famille au stade donc je suis allé de leur côté pour leur faire un bisou. Mais c’est une montée d’adrénaline trop forte. Il y a tellement de soulagement qui sort qu’on ne sait plus trop ce qu’on fait.  

Et ensuite dans le vestiaire ?

Pour moi, ma grande tristesse, c’est que j’ai eu la malchance d’être tiré au sort pour le contrôle anti dopage. J’ai été interdit de rentrer au vestiaire et j’ai été escorté avec d’autres coéquipiers pour être contrôlés. Quand je suis revenu dans le vestiaire tout le monde était parti !

 

Est-ce que tu as des anecdotes à nous partager sur le parcours en CDL ?  

Des histoires me reviennent parfois, notamment le match contre Ajaccio, le quart de finale : on est dans le couloir à Picot, on va rentrer à l’échauffement. On se parle tous ensemble et là, arrive un petit jeune du centre de formation. A l’époque on était un peu en sous-effectif, il y avait pas mal de blessés donc beaucoup de jeunes étaient entrés dans le groupe. Donc ce jeune s’arrête en face de nous, j’étais avec Seb. Il nous regarde comme hypnotisé et nous dit « Oh lalalalala j’ai l’image ! C'est bon j’ai l’image ! Coup de pied arrêté, tu la brosses Benji, et Seb met la tête il marque ! Je vois le but !». On le regarde on explose de rire. Et en fait... on marque le premier but comme ça sur coup franc ! A la fin du match il est revenu nous voir pour nous dire « Vous voyez, je vous l’avait dit ! ». C’est surtout sa tête qui nous a fait rire, c’était comme s’il avait vraiment vu l’action au moment où il nous l’a dit.  

Une autre anecdote qui m’a marqué c’est la causerie d’avant match de Pablo pour la demi-finale contre Le Mans ; elle est mythique cette causerie ! On arrive à l’hôtel dans la salle elle a lieu ; le paperboard est blanc. Normalement il y a l’équipe dessus. Mais là, il n’y a rien d’écrit. Il nous regarde, il nous dit « Ca va être très rapide, vous savez ce que vous avez à faire. Ne vous manquez pas. C’est votre vie que vous jouez. Direction Paris. » en tapotant sur le tableau. Forcément, on est sortis de là complètement galvanisés, on avait qu’une envie c’était de courir jusqu’au stade. On était surmotivés. On est arrivés, le stade était plein, on était dedans. Quand on revoit le match on se rend compte par exemple que Le Mans est passé complètement à côté. Nous, on a eu la capacité dans ce genre de matchs à hausser le niveau et rarement passer à côté, malgré la pression.  

 

Qu’est-ce que ça fait de voir le stade de France rempli de nancéiens ?

Sur le coup on se rend compte qu’il y a du monde mais le stade est tellement grand qu’on ne sait plus, on s’y perd. Ce ne sont pas nos repères en plus donc c’est difficile de comprendre ! Quand on arrive dans le stade, on voit bien ce qu’il se passe mais on ne peut pas rester scotchés devant l’ambiance. On a réalisé tout ça plus tard, quand le match s’est terminé et qu’on a eu le temps de savourer. Et là, le lendemain, j’ai pris une claque quand on est revenus à Nancy. C’était la folie, tout le monde nous attendait. C’était fabuleux. On était tous unis pour la même chose à ce moment-là, c’est ça qui rend l’histoire belle. Tout le monde était heureux. Pour nous, voir autant de monde sur la place, c’était trop bon. Ce n’était même pas une question de « nous » ou « les supporters » . Là c’était vraiment « tous ensemble ». On a rendu le club, les supporters, tout Nancy heureux.  


Merci Benjamin pour tes réponses, ton temps et ta sympathie ! En te souhaitant le meilleur !

© Juliette Schang


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