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SEMAINE SPECIALE CDL - Mathieu Barbier et Laurent Pilloni

Retour sur le parcours de l'ASNL en CDL avec deux journalistes emblématiques. Mathieu Barbier, commentateur hors normes des matchs de l'AS Nancy Lorraine pendant 15 saisons pour France Bleu Sud Lorraine, et Laurent Pilloni, actuel présentateur de 100% ASNL sur FBSL. Laurent commentait à l'époque les matchs de Nancy pour France Info et présentait l'émission L'esprit sport, dédiée au sport et à l'ASNL.


Le souvenir qui… Vous fait encore rire aujourd’hui  

Mathieu Barbier :  

Quand on a eu l’antenne de 18h à 01h du matin, on a eu Jacques Rousselot qui venait de se faire rincer par les joueurs dans le vestiaire, il sortait de la douche. C’est ce qu’on appelle un «bon moment de radio» juste après qu’il soit allé sous la douche comme le veut la tradition.

Laurent Pilloni :  

Ça ne me fait pas rire, mais ça me fait sourire. C'est le parcours de Monsef. On ne l’attendait absolument pas. Il a été replacé : il a été latéral puis replacé attaquant. Personne ne s'attendait à son parcours. Personne. À chaque fois, il sortait du bois et il a été efficace. En championnat et en Coupe d'ailleurs ! Ça me fait sourire son parcours parce que, connaissant Monsef, ça reste toujours un personnage très attachant. A l'époque, il était un peu fougueux, il partait dans tous les sens. Ça me fait encore rire aujourd'hui. Enfin plutôt sourire, de savoir qu’il nous a tous bluffés, avec son insouciance. Monsef, c'était Monsef.

 

Le souvenir qui… Vous met la larme à l’œil

Mathieu Barbier :

Je ne suis pas un grand sensible [rires] mais on peut quand même difficilement ne pas être ému quand on est nancéien et qu'on n’a pas l'habitude d’être à un niveau si élevé, de voir un stade de France dont la moitié est rempli par des drapeaux «qui s’y frotte s’y pique». C’est plus une photographie qu’autre chose mais quand on met l’ambiance deux heures avant avec des supporters par centaines qui arrivent dans le stade c’est exceptionnel et on ne peut se dire que le public de Nancy n’est pas qu’un public de spectateur. C’était vraiment grandiose.

Laurent Pilloni :  

Quand Olive Sorin et Genna ont soulevé le trophée en premier ! L’union d’Olivier Sorin et Genna illustrait parfaitement le sens collectif de cette équipe : c’était tout un symbole.

 

Le souvenir qui… Vous énerve encore aujourd’hui

Mathieu Barbier

Ce qui m’énerve mais me fait rire aussi c'est qu’on a réduit le parcours de Nancy en Coupe de la Ligue justement parce que le tirage au sort a été favorable, on a reçu quatre fois et à chaque fois des équipes moyennes. En demi-finale on joue Le Mans avec un but de Da Costa qui n’a jamais mis un but comme ça ; ni avant ni après. On avait une étoile au-dessus de nous mais il ne faut pas réduire cette victoire à cela car il faut se qualifier et une finale ça se gagne. Le match a été magnifiquement préparé et je trouve ça dommage qu’on ait par moment réduit le succès de l’AS Nancy Lorraine à une chance du tirage.  

Laurent Pilloni  

Je n'ai pas de souvenir qui m'ait énervé parce que pour moi, ce parcours-là a été exceptionnel. N'oublie pas qu'on est promu. On tape Sochaux, Lorient, Ajaccio sur le plus petit des scores, on gagne 2-0 contre Le Mans. Y'a rien de négatif, au contraire. Ça a été plus que positif. Il n'y a rien qui m'a marqué dans le mauvais sens.

 

Le meilleur souvenir d’interview ou d’émission  

Mathieu Barbier  

Je crois que le meilleur moment c’est le coup de sifflet final, sur Nancy-Nice. J’avais tendance toujours à m’enflammer et là encore plus. On était en état de trance totale car on était à l’antenne depuis 18 h avec Philippe Renaud. C’était une libération pour les joueurs, le club, la ville, les supporters, pour nous. Le coup de sifflet final c'était un aboutissement, un événement incroyable et on avait aussi en tête la coupe d'Europe.  

Laurent Pilloni  

Avec le jeune Manu da Costa qui est buteur le jour de la demi-finale. Il a marqué un but incroyable. Il était d'une humilité et il est toujours d'une humilité incroyable. J'ai été vraiment surpris par ce jeune garçon timide. Très timide. Et qui, sur le terrain était tout sauf timide. Je pense que c'est l'interview marquante de tout le parcours. Parce que, en plus, Manu da Costa n'était même pas dans le groupe. Et ça, c'est encore une fois symbolique. 


Le souvenir qui… Vous rend fiers

Mathieu Barbier  

Ce qui me rend fier c’est l’engouement autour du club, on a vu que quand il fallait sortir la grande vaisselle les supporters de l’AS Nancy Lorraine étaient là. Ils ont rempli la moitié du stade de France, on n'a pas galéré pour remplir des trains. Cette période en 2006 a coïncidé avec une concorde locale, des familles entières allaient voir l’AS et pas forcément que des supporters, des familles entières venaient pour partager des moments en commun et cette concorde locale nancéienne reste gravée. Ça a amené de nouveaux supporters, un nouveau public et je ne suis pas loin de penser que la bonne période de l’ASNL suite à cette Coupe est aussi due à la victoire, car ça a entretenu une dynamique sur le terrain et dans les tribunes.  

Laurent Pilloni  

Je suis fier de connaître tous ces joueurs-là qui sont avant tout des hommes exceptionnels. Dont certains sont des amis encore aujourd'hui. Ils sont tous restés les mêmes. Je suis très fier de leur état d'esprit ! Ce qui me rend le plus fier, c'est d'avoir connu ces garçons-là qui sont restés les mêmes. Tous, je ne peux pas tous les citer, mais ils sont tous restés les mêmes. On a eu de la chance, on a tous eu de la chance de les connaître.

 

Le souvenir… Dont vous avez un peu honte

Mathieu Barbier  

Ça m’est arrivé dans mes commentaires pendant 15 ans d’être parfois mal habillé et de grelotter, de bailler à l’antenne, et ça se voyait... Parfois j’ai pu avoir honte de mon vocabulaire aussi car j’étais parfois assez familier notamment avec les arbitres ! Mais l’arbitrage était très mauvais... et le reste encore aujourd’hui !  

 

Le souvenir que vous aimeriez revivre aujourd’hui  

Mathieu Barbier

La spécificité du commentateur c’est qu’il doit progresser avec une action. J'aimerais bien re-commenter le but de Da Costa en demi car 5 secondes avant on ne s’attendait absolument pas à ce qu’il fasse ça ; la surprise du commentateur est telle que l’apothéose dans son commentaire est grande !  

Laurent Pilloni  

La finale, je voudrais la revivre. Bien entendu, je voudrais la revivre avec le même résultat, les mêmes hommes. Mais être au Stade de France parce que je n'y étais pas, j'étais en studio.

 

Le souvenir d’un joueur qui vous a marqué  

Mathieu Barbier

Il y en a plein mais, la gentillesse, le recul de Benjamin Gavanon. Il n’a jamais pris la grosse tête. Benjamin, même en ayant multiplié son salaire par X n’a jamais changé. Il n’a jamais oublié d’où il venait, il est toujours resté le même.  

Laurent Pilloni

Sportivement, c'est Manu da Costa. Tout de suite, on a senti que c'était costaud, très costaud, très fort. Très fort dans la tête aussi. À chaque fois qu'il a joué, il a été bon. Et puis il a toujours été d'une grande sérénité, comme s'il avait déjà une certaine expérience. Cette année-là, ça m'a vraiment marqué.

Humainement, il y a tellement de choses. C'est tellement difficile parce que les hommes étaient tous formidables. C'est vraiment un tout. Ma vision des choses c’est vraiment le collectif, cette équipe qui avait une vraie âme et qui allait chercher à chaque fois de plus en plus loin.

 

Un souvenir avec des supporters  

Mathieu Barbier

La demi-finale, car c’était copieusement garni. C’était pourtant un horaire pourri, en fin d’après-midi car diffusé à la télévision et pourtant on sentait une atmosphère de dingue. Il y avait une énorme carotte au bout. Il y avait une ambiance de malade face au Mans.  

Laurent Pilloni  

J'en ai plein. Sur la place Stan, j'étais sur les balcons pour faire les interviews avec les joueurs, avec tout le monde. Donc on a fait une journée spéciale, évidemment. Je suis allé à la rencontre des supporters. Je suis allé à la rencontre des joueurs. J'ai senti toute l'émotion. Là, encore une fois, c'était une joie collective. Il n'avait pas d'individualités. Et ce jour-là, ça a été tout simplement exceptionnel, monstrueux. C'est là où tu te dis que le football et le sport en règle générale est vecteur d'émotion dans une ville. Tu ne peux pas la palper cette émotion, c'est impossible, mais ça le devient quand t'arrives à gagner un trophée. Ça donne un mariage tout simplement exceptionnel. Les gens ont pleuré ! Il y avait des supporters qui avaient fait le déplacement la nuit et qui étaient venus directement de Paris pour aller sur la place Stanislas, qui n'avaient pas dormi. Il y a des supporters qui m'ont raconté qu'ils étaient arrivés à Nancy le matin. Ils n'avaient même pas eu le temps de prendre une douche, parce qu'ils voulaient absolument être aux premières loges Place Stan. C'est complètement fou. Et après, cette communion avec les joueurs, les supporters, c'est quelque chose que je n'ai jamais revécu. Jamais.


Merci Mathieu et Laurent pour vos réponses et votre temps.
Merci particulièrement à toi Laurent, pour ton aide précieuse quant à l'organisation de cette semaine spéciale.

© Juliette Schang   
 


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