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Interview - Benoît Pedretti

L'interim de Benoît Pedretti a touché à sa fin après la qualification de l'AS en Coupe de France face à Rennes. Il va donc retourner s'occuper de ses "gamins" en N3 et nous a accordé une interview. Retour avec lui sur ses derniers mois au chevet de l'AS Nancy Lorraine. 


Quels contacts as-tu avec Gauthier Ganaye ?  

Je l’ai de temps en temps au téléphone. Le plus souvent c’est par textos, avant ou après les matchs. Je l’ai rencontré deux fois à Nancy. La première fois c’était avant le match d’Amiens. Durant nos conversations, on a surtout parlé du ressenti de l’équipe, du niveau, et de ce que je pense du club car ça fait un moment que je suis à Nancy. Globalement, en dehors de ça, il n’y a pas énormément de contacts.

 

Que penses-tu des datas ?  

Ca ne remplacera jamais “l’humain” pour moi. En effet, ça peut être bien pour faire un premier “tri” : ça permet d’avoir un premier aperçu des joueurs que tu souhaites avoir. Mais pour moi, c’est primordial de se déplacer, d’aller rencontrer le joueur, de prendre des renseignements sur son état d’esprit... Sur un ordinateur, tu ne peux pas connaître tout ça. Pour former une belle équipe, il faut trouver des joueurs compatibles au niveau des qualités physiques, de la mentalité, de l’âge... Avec ce groupe, on voit que le manque de joueurs d’expérience est pesant, par exemple.  

 

Qu’est-ce qui ne fonctionne pas, à ton avis, en championnat pour l’équipe ?  

C’est difficile à dire. Je pense que le début de saison, avec les joueurs arrivés tardivement, n’a pas aidé. Il y a eu beaucoup de changements, et beaucoup de jeunes joueurs. Ils n’ont pas beaucoup d’expérience, ont peu joué ces dernières saisons... Et un début de saison aussi compliqué, on va le payer toute l’année. Je savais très bien, en reprenant l’équipe, qu’on allait avoir beaucoup de retard. On a essayé de combler ça petit à petit. Il y a eu un sursaut d’orgueil quand je suis arrivé, mais par la suite, c’est devenu compliqué. J’ai du mal à l’expliquer. On aurait pu mieux faire, mais quand les histoires se répètent (buts sur coups de pieds arrêtés, manque d’efficacité offensive…) c’est qu’il y a aussi un problème de niveau. Il va falloir essayer de combler ça avec le mercato hivernal.  

 

Qu’est-ce qui pourrait sauver l’équipe ?

C’est un ensemble : il faut des qualités sur le terrain et au niveau mental. Les joueurs doivent faire preuve d’humilité, d’abnégation, et fournir beaucoup de travail. Il ne faut rien lâcher. C’est sûr, il y a un défi mental à relever. A chaque coup dur, c’est de plus en plus dur de se relever pour eux. Mais des matchs, ils vont encore en perdre. Et il faudra vite rebondir et passer au-dessus de ça. C’est pour ça que je répète qu’il faut recruter des joueurs d’expérience qui ont la capacité de gérer ces matchs-là.  

 

Comment t’es-tu senti, à la tête de cette équipe ?

J’ai essayé de faire du mieux que je pouvais. On a travaillé, on a donné énormément. Les résultats n’ont pas été satisfaisants. Il y a énormément de choses à travailler, ce n’est pas facile. J’ai décidé de ne pas continuer pour plusieurs raisons. La situation est très compliquée au niveau comptable, il faudra un exploit pour s’en sortir. Et avec même pas 6 mois d’expérience, pour moi, c’est trop compliqué. Avec un entraîneur d’expérience, ça laissera une chance supplémentaire au club pour s’en sortir. C’est ça le plus important pour moi. Peut-être qu’avec un autre discours et une autre méthode de management, ça fonctionnera. Je dis peut-être, et je le souhaite de tout mon cœur. La clé, ce sont avant tout les joueurs qui la possèdent. En majeure partie.  

 

As-tu le sentiment que la direction te faisait réellement confiance en tant que coach, ou as-tu le sentiment d’avoir été maintenu car c’était la solution facile ?  

Un peu des deux. Effectivement, il y avait d’une part une forme de confiance, et l’envie que je continue. Mais tout de même, je suis tenté de te dire que mon nom est sorti du chapeau de manière un peu hasardeuse. L'année dernière, le club ne m’avait pas conservé, et 6 mois plus tard, je me retrouve entraîneur de l’équipe professionnelle... C’est un peu paradoxal. Mais moi, j’étais là pour donner un coup de main, ça s’est prolongé... Au début, quand j’ai repris l’équipe, ça a fonctionné donc on a voulu me laisser. En vérité, je ne sais pas s’il y a eu énormément de recherches pour un nouvel entraîneur pendant cette période. Moi, je vivais les choses un peu au jour le jour, pendant quelques semaines.  


Une fois diplômé, accepterais-tu une autre mission au sein de l’équipe pro ?

Il faudrait que tout aille dans le bon sens à ce moment-là. J’accepterais une prochaine mission s’il y a un réel projet et une réelle envie de faire progresser le club. Nancy ne peut pas être un club qui se bat pour le maintien en Ligue 2.  

 

Comment as-tu travaillé avec les joueurs à la reprise ?  

Le plus important pour moi c’était que les joueurs aient des entraînements et qu’ils soient prêts pour le match d’hier et le match face à Toulouse. On a fait beaucoup de travail physique. Pas trop de tactiques, car je ne veux pas mettre en place des choses qui ne servent à rien avant l'arrivée d'un nouveau coach.

 

Qu’as-tu ressenti hier après la qualification ?

J’étais content pour les joueurs. Les voir heureux comme ça, c’est bien. J’étais aussi content pour le public car ils ont été récompensés... Accrocher cette équipe de Rennes c’est quelque chose. En somme, j’étais heureux de rendre les gens heureux.


Mais quand même, ça doit être rageant d’un côté de voir l’équipe échouer en championnat mais pas en coupe. Que ressens-tu par rapport à ça ?  

Ce ne sont pas les mêmes compétitions ni les mêmes physionomies de match. En CDF, on se contente de défendre. En Ligue 2, on fait un peu plus le jeu. Donc on se prend des buts en contre, etc. C’est frustrant, mais c’est comme ça. Peut-être qu’on aurait été mené 2-0 à la pause pour le même match en championnat. Cette première partie de saison, il ne faut pas l’oublier. Car on n’a que 12 points. Mais il faut se servir du match d’hier pour continuer à aller vers l’avant et prendre des points... Notamment contre Toulouse, qui a le niveau de la Ligue 1 pour moi.  

 

Quelle est l’ambiance au sein du groupe ?  

Au début, les joueurs étaient abattus. Presque tristes d’être là. Je leur ai rappelé que c’était une réelle chance d’être un joueur professionnel et qu’ils devaient arriver à l’entraînement avec le sourire. Le minimum, c’est de venir avec l’envie de s’entraîner et de travailler. Ca a été le gros travail des premières semaines. Après, à l’entraînement, ils bossent. Je n’ai pas grand-chose à reprocher aux joueurs, même si on peut faire mieux. Malheureusement, on a des manques de qualités, c’est ce qui nous a rattrapé. Il manque aussi un leader pour mener le groupe, pour encourager.  
 

Que représente Nancy pour toi ?  

C’est le club qui m’a offert une dernière chance dans ma carrière de joueur. Avec le Président Rousselot, le coach Pablo et avec les joueurs, ça a été une superbe aventure humaine. On parlait des datas tout à l’heure ! Eh bien c’est ça. Rien ne remplace l’aventure humaine que tu ne peux pas voir sur un ordinateur. Cette entente au quotidien, dans les matchs... On a vraiment vécu une superbe année. Après ça, j’ai commencé ma reconversion en tant qu’entraîneur adjoint à Nancy. Ça fait maintenant 6 ans que je suis là, je m’y plais, je me suis adapté à la ville. Je suis heureux au quotidien avec ma famille, et quand on est bien à un endroit, on a envie d’y rester. Et de tout faire pour que ça marche.  

 

Enfin, le mot de la fin. Il est pour les supporters :  

Dans un premier temps, je voudrais vous remercier de tout votre soutien tout au long de cette intérim. On est tous ensemble, on aura besoin de tout le monde. Joueurs, supporters, pour essayer de créer un exploit dans cette deuxième partie de saison. Vous êtes un atout positif pour les joueurs, mais ils doivent venir vous chercher. S’il y a un mot à retenir, c’est celui-ci : solidarité.  


Merci Benoît pour ton humilité, ta transparence et ta gentillesse. Et merci pour ce que tu fais à Nancy. On te souhaite évidemment le meilleur pour tes diplômes et ta carrière d'entraîneur ! Ton but inscrit un certain 30 novembre 2016 à Marcel Picot résonne à jamais dans nos coeurs et nos têtes. 



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