L’avant match
Il flottait le parfum d'une grande soirée. La chaleur estivale et le soleil ont achevé de convaincre les Nancéiens de tous venir à Marcel-Picot en nombre pour a minima valider la montée, voire plus si les résultats de nos concurrents nous sont favorables. Le moins que l'on puisse dire c'est que les 14 000 spectateurs en ont eu pour leur argent et que les hommes de Pablo Correa leur ont bien rendu.
Première mi-temps
Dès le coup d'envoi, les Nancéiens ont tardé à se montrer dangereux, bien muselés par des Nîmois qui jouent leur survie en National. Ce sont d'ailleurs les Crocos qui vont se mettre les premiers en évidence, mais Martin Sourzac se détend bien pour écarter le danger. (2') L'ASNL répond dans la foulée grâce à un centre de Walid Bouabdeli que le défenseur nîmois a failli pousser dans ses propres filets. (5') Tout autour du terrain, le peuple lorrain pousse, chante et saute au rythme des duels engagés que se livrent les acteurs sur la pelouse. La rencontre a longtemps manqué de rythme, hachée par les multiples fautes des Gardois dépassés par la vitesse de Sidibé et Evans sur les côtés.
Nancy aurait même pu obtenir un pénalty, si l'arbitre n'était pas mal branché. Alors que Jimmy Evans avait fait la différence dans la surface et avait centré, il a vu son ballon repoussé par la main largement décollée de son adversaire. (45') Décision incompréhensible, mais qui n'a pas entamé la motivation des Nancéiens qui, avec ce nul 0-0, étaient déjà en Ligue 2 grâce aux faux pas du Mans et de Boulogne dans le même temps.
Seconde mi-temps
Dès le retour des vestiaires, les Nancéiens qui attaquaient face à la tribune Piantoni ont passé la deuxième vitesse. Plutôt inspiré hier soir, Brandon Bokangu sème la zizanie dans la défense et obtient un coup-franc très intéressant. Teddy Bouriaud, en l'absence de Benjamin Gomel, s'en charge. Le patron du milieu rouge et blanc s'élance et passe outre le mur et la vigilance du gardien nîmois. Un bijou de coup-franc qui envoie Nancy tout droit en Ligue 2 et fait exulter tout un stade qui n'attendait que ça. (51') Pendant que Le Mans et Boulogne n'arrivaient pas à se dépétrer, respectivement de Rouen et de Sochaux, Nancy filait droit vers le titre face à des Nîmois impuissants. Les joueurs de Pablo Correa n'ont pas lâché l'os qu'ils tenaient et n'ont jamais flanché. Même s'ils ont eu quelques occasions, les Lorrains ont bien géré leur avantage pour aller à la fin de la rencontre. Entre temps, on a pu voir Cazim Suljic fouler la pelouse de Marcel Picot quelques minutes pour la première fois de la saison. Arrivé cet été, notre milieu de terrain a connu une grave blessure au genou qui l'a éloigné des terrains pendant toute la saison.
Lorsque l'arbitre a sifflé la fin de la rencontre, l'atmosphère est devenue indescriptible. Personne ne voulait quitter les tribunes, on se prenait dans les bras et les joueurs affluaient tous vers leur héros : Pablo Correa, dans l'attente de la fin du match au Mans (2-2 contre Rouen). Tous en rond, même ceux hors groupe, avec Benjamin Gomel, Zakaria Fdaouch, Lucas Pellegrini, Marco Giagnorio, Yanis Kouini, Enzo Tacafred (important de les citer, c'est aussi leur titre), ont porté en triomphe le coach qui a fait renaître l'ASNL et l'a porté en Ligue 2 (et au titre !). On aura le temps d'en reparler, mais le travail abattu par ce Monsieur à Nancy est considérable et on doit tous lui rendre hommage, et pour certains aussi de présenter des excuses.
Teddy Bouriaud | 47 votes | 42.1%
Pablo Correa | 39 votes | 33.9%
Le public | 21 votes | 19.8%
Brandon Bokangu | 1 vote | 0.8%
Walid Bouabdeli | 3 votes | 3.3%
Comment ne pas le donner à Teddy Bouriaud ? Le choix est simpliste, mais au-delà de son coup-franc digne des plus grandes heures de Juninho qui nous envoie tout droit en Ligue 2, le milieu nancéien a été dans tous les bons coups. Toujours combatif et inspiré, il a formé un super trident avec Maxence Carlier et Walid Bouabdeli dans lequel les Nîmois se sont totalement perdus. Arrivé au moment de la renaissance du club, Bouriaud est l'un des très grands monsieur de cette montée, un soldat, qui est passé par des moments difficiles avec une grave blessure la saison dernière. Le symbole est beau et en plus il offre un chef d'œuvre pour conclure le travail.
Le public, vous. A l'heure où Nancy est ballotté au gré des envies de son propriétaire capricieux, il y a une chose qui est ancrée, c'est son public et ses fidèles supporters. Malgré les difficultés, personne n'a jamais rien lâché. Surtout pas vous, qui êtes de plus en plus nombreux à nous suivre et à nous soutenir dans notre travail, on vous en remercie grandement d'ailleurs. Cette montée, c'est celle de tout un club, de toute une ville et de tous ceux qui n'ont jamais rien lâché.
Les célébrations sur la place Stanislas. Tout le monde fantasmait et rêvait de ce moment. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça n'a pas déçu. Fumigènes, feux d'artifice et chants, c'est une véritable marée humaine qui a déferlé sur la plus belle place du monde (oui, oui, on n'est pas trop chauvin ici). Petite cerise sur le gâteau, la présence de joueurs qui ont fait le choix de se noyer dans la foule et même de s'essayer au tambour (coucou Martin Sourzac). Des moments qui resteront gravés dans nos têtes, et dans les leurs qui sont venus porter nos couleurs pour vivre ce genre de soirées.
Si jamais c'est le but du titre... On aura vu plus moche ! https://t.co/cIZD3eSnzX
— ???????????????? ???????? ???????????????????? (@asnlfans) May 2, 2025
P.Correa : « Quand je suis sorti sur le terrain avant le match, j’ai fait un petit voyage en arrière, j’ai senti le parfum de ce qu’on a vécu par le passé. Cette ambiance au stade, c’est beau, ça nous a beaucoup aidés tout au long de la saison. Cette montée en Ligue 2, c’est mille fois mérité pour les joueurs qui ont attaqué la saison, le 8 juillet 2024, avec une envie qui nous a portés. C’est une récompense de tout le travail fourni, par les joueurs et par le staff. Au coup de sifflet final, j’ai pensé à beaucoup de choses, notamment à ma famille bien évidemment. Nous sommes champions en plus, « campeones » comme on dit en espagnol, je l’ai lancé et les joueurs l’ont repris ! On a annoncé l’objectif de la Ligue 2 dès le départ, sans se cacher. On a bien terminé le travail avec cette victoire contre Nîmes. Notre première mi-temps a été un peu approximative, peut-être à cause de la nervosité et de l’enjeu, mais l’équipe est allée chercher ce succès en seconde période en montrant le visage qu’on lui connaît. »
A.Hermache : « Quand on a des bons coups à jouer contre le leader, il faut mieux les négocier. C’est un peu le résumé de notre saison. Mais mathématiquement, ce n’est pas mort pour le maintien. Cela s’annonce compliqué mais il faut encore y croire, jusqu’au bout. »
En vrai, on s'en fout non ? Bon allez, il reste deux matches pour clôturer cette magnifique saison. Première étape de la fin de notre histoire en National à Valenciennes. Les Nordistes ne jouent plus rien dans ce championnat (9e, 39 points) et se sont rendus compte de l'exploit que c'est de descendre de Ligue 2 et de remonter immédiatement. Pablo Correa devrait largement faire tourner dans les buts. Nous, on sera là, qu'importe les joueurs et qu'importe les résultats. Après tout, on est les champions !
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