LMFC vs ASNL (0-1) I La naissance d’un collectif

À la suite d’un match arrêté à la mi-temps face à Concarneau, Nancy se déplaçait dans la Sarthe pour affronter l’illustre club français du Mans FC. Belle confrontation entre deux clubs à l’histoire bien garnie, les Manceaux sont invaincus à domicile depuis mai 2022. Autant le dire : ce match a l’allure de premier test pour benoît Pedretti qui décide de reconduire le même onze titulaire que face à Concarneau. Nancy, toujours relégable au début de ce match, n’a plus de temps à perdre et doit renouer avec les matchs à l’extérieur, grosse difficulté du club depuis des années maintenant.

Coup d’envoi donné, et première occasion nancéienne ! Lamine Cissé envoie un superbe centre côté gauche et trouve la tête de Robinet. Mal positionné mais pourtant esseulé, sa tête n’inquiète personne (04’). Nous assistons à 10 belles premières minutes pleines d’intensité dans lesquelles Nancy est actif au pressing et propose des projections rapides. D’un bon signe à un mauvais, à la suite d’un accrochage, Nangis chute aux abords de la surface. L’arbitre ne bronche pas et rappelle même à l’ordre un Lenny logiquement frustré. Nos joueurs sont en forme sur ce début de match, et même si les frappes ne sont pas inquiétantes, la précision technique, le mouvement constant et l’envie sont un plaisir à regarder.

Nouvelle situation chaude du côté de l’arbitrage, Neil El Aynaoui élimine d’une feinte de corps Mohamed qui le tacle par derrière sur sa jambe d’appuie (21’). Carton jaune pour le joueur du Mans qui avait une couleur plutôt orangée. Qu’il en soit ainsi, ces nancéiens là n’ont pas besoin d’un arbitrage favorable ! Nangis, toujours aussi débordant, évite plusieurs joueurs le long de la surface de réparation adverse. En bout de course, il tente une frappe trop plaquée, mais qui a le mérite d’être le geste à faire (26’) ! Dans la foulée, Nangis tente un centre contré qui arrive (presque) miraculeusement dans les pieds de Mouazan. Notre milieu de terrain enchaîne un bon contrôle/frappe et fusille le petit filet gauche de Kocik. Nancy prend l’avantage dans une mi-temps où elle a été la plus entreprenante (31’). La réaction mancelle se fait entendre par l’intermédiaire d’Aïko. Vif, rapide et bon dribbleur, l’ailier n’a pas laissé Etcheverria se reposer. Dans l’angle de la surface, le joueur rouge et jaune tente un enroulé qui passe au-dessus (37’). À noter quelques petites frayeurs qui se font ressentir à l’arrière ! Si nos milieux et notre attaque sont rassurants, notre défense est friable et en proie à la panique. Dans une fin de première mi-temps débridée, Le Mans frappe un superbe coup-franc qui ne passe pas très loin du but de Sourzac (44’). Dans la foulée (45’), nos nancéiens se présentent en 3 contre 2. Robinet fait le mauvais choix et tente de glisser côté gauche… c’est récupéré directement par Le Mans.

C’est la mi-temps au stade Marie-Marvingt ! Nancy domine ce match et mène logiquement par la plus petite des marges. Motivés, nos joueurs font un pressing ordonné et un jeu de mouvement qui cause de sérieux problèmes aux Manceaux. Tout n’est pas encore joué, Le Mans a prouvé que son attaque est dangereuse (meilleure attaque du championnat), tandis que notre défense a démontré sa frilosité sur quelques situations.

Au retour des vestiaires, Nancy manque de se faire peur. Pellegrini, bien pressé par 3 joueurs adverses, perd le ballon aux abords de la surface. Tayot revient en catastrophe et doit faire faute, offrant un beau coup-franc aux adversaires (54’). Le coup franc est tiré, le second ballon revient sur Cervantes qui arme une belle reprise de volée. Le ballon rase la transversale d’un Martin Sourzac battu. OUF ! Mais pas ouf très longtemps… vous vous rappelez de cet arbitrage un peu bancal, très anglais, mais surprenant (des deux côtés) ? Et bien il va opérer sa plus belle action à la 59ème minute. Sur un corner du Mans, Ndoye dégage en catastrophe le ballon avant qu’il ne franchisse la ligne. L’arbitre siffle et dégaine le carton rouge d’une rapidité déconcertante. Ce dernier est persuadé d’avoir vu Ndoye sortir le ballon de la main. Si l’on ne saura jamais la vérité, beaucoup d’entre nous estimons que le milieu de terrain fait un mouvement d’élan avec sa main pour sortir de la tête le ballon. À cause de la pauvreté des images, difficile de se faire un avis sur une situation que l’arbitre juge pourtant sans aucun doute.

Plaît-il, Nancy doit jouer à 10 pendant 30 grosses minutes et offre un penalty à la meilleure attaque du championnat. Lancé, Aïko tire mal et Sourzac sort le ballon ! Notre G.O.A.T ne déçoit jamais et maintient l’espoir. Ce qui peut étonner, c’est bien la réaction nancéienne. Auparavant, nos joueurs se seraient effondrés. Gonflés à bloc, nos joueurs ne s’effondrent pas et continuent d’attaquer, cela même en infériorité numérique. Bien servi par Cropanese, Robinet tente une frappe en pivot qui tutoie le poteau de Kocik (66’). Petit à petit, Le Mans doit se découvrir tandis que Nancy doit tenir et compter sur quelques contres pour amener le danger en terre mancelle. Le roseau lorrain plie mais ne rompt pas ! Sur un centre merveilleux, Boubaya décoche une tête proche de Sourzac qui passe de très peu à côté du but (85’). Dans la foulée, et sur un jeu en triangle de haut niveau, Boubaya (notre croqueur du soir, mais que l’on aime putain) se présente devant Sourzac et n’a plus qu’à ajuster la mire. Sa frappe passe au-dessus de la transversale grâce à je ne sais quelle magie (86’) ! Nos Nancéiens n’abdiquent pas, et veulent conquérir ! Le jeune Lefebvre fait parler son impressionnante vitesse et se présente seul face au gardien. Sa frappe est bien arrêtée par Kocik, nous n’étions pas loin du break (88’) ! Quand ça ne veut pas : bah ça veut pas. Sur un centre d’Aïko millimétré, Cervantes tente une tête lobée sortie in extremis (93’). Fin de match, Nancy remporte ce combat en infériorité numérique et face à la meilleure attaque du championnat, vaincue à domicile pour la première fois depuis mai 2022 s’il-vous-plaît !

Au-delà du match, nous avons assisté à la naissance d’un collectif made by Pedretti. Au diable la somme d’individualités, bienvenue à la solidarité et la force d’un groupe qui a faim. Malgré des décisions arbitrales houleuses, Nancy sort de la zone rouge avec un match en retard. Cette équipe propose un potentiel bien plus intéressant, et se dote d’une belle profondeur de banc. Avec un jeu de mouvement, des positions plus tranchantes et des complémentarités prometteuses, c’est tout une ville qui reprend espoir. Le chemin sera long sans aucun doute, mais cette saison peut devenir la rampe de lancement d’une fusée pour l’année prochaine. Vous montez avec nous ?

© Nicolas Claude pour Fans of Nancy

 La réaction des entraîneurs :

R.Ray : « On n’a pas pris le match par le bon bout. Je pense qu’on a joué une mi-temps sur deux. On a déjoué la première période, on a donné trop de ballons à Nancy. On a vu autre chose en seconde mi-temps, on a eu des occasions, mais on a finalement perdu cette course à handicaps. »

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Nicolas Claude

Rédaction