ASSE vs ASNL (2-1) | Rivaliser n'est pas gagner

Crédit photo : Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport

 Le film du match

Avant-match

Quoi de plus difficile pour l'ASNL que d'aller au stade Geoffroy-Guichard après la trêve ? Encore plus quand deux semaines auparavant, vous avez été battus sans contestation possible par une très faible équipe de Laval. C'est pourtant ce qui attendait les Nancéiens, barragistes au coup d'envoi, face à des Verts en mission pour remonter en Ligue 1. Côté composition, Pablo Correa a opté pour des profils plutôt défensifs, sûrement pour éviter de prendre une valise.

Première période

Se rendre à Geoffroy-Guichard pour la première fois, c'est découvrir un stade monumental, un public passionné et bruyant qui fait souvent exploser le compteur de décibels. En face, un parcage de 356 valeureux Nancéiens qui sont venus donner de la voix pour l'équipe, et tout le reste de la diaspora lorraine disséminée ça et là dans les travées du Chaudron, enveloppé dans un froid polaire que seuls les coeurs des supporters pouvaient atténuer.

Le coup d'envoi est donné par M. Souifi et oui, vous ne rêvez pas, Nancy joue en orange. Auteurs d'une bonne entame, les hommes de Pablo Correa rivalisent avec les Verts et jouent leur va-tout en transition, emmenés par un Enzo Tacafred, titulaire pour la première fois, et déjà très volontaire dans ses remontées de balle. Malgré ça, ce sont les Verts qui vont se montrer dangereux en premier avec une erreur de Walid Bouabdeli qui assure mal une passe qui est interceptée. Aïmen Moueffek manque sa frappe, mais première alerte (14'). Nancy leur répond par l'intermédiaire de leur homme aux 8 poumons : Teddy Bouriaud. Sur une action venue de la gauche, le joueur formé à Nantes est trouvé en pleine surface et a tout le temps d'armer une enroulée qui oblige Larsonneur à une belle envolée (18').

Dans le même temps, les Verts profitent des largesses défensives dans le dos d'une défense nancéienne pas réputée pour sa vitesse. C'est d'ailleurs de là que va venir le premier but stéphanois. Pour une fois bien alignés, les Nancéiens vont quand même voir Irvin Cardona partir au but et ajuster Enzo Basilio d'un piqué astucieux. Problème ? L'attaquant maltais est parti en position de hors-jeu, avec la moitié de son corps en avance sur la ligne défensive nancéienne. Saint-Étienne mène logiquement, mais sur un but illicite. (1-0, 27') Cette ouverture du score va tout changer.

Les Nancéiens se mettent forcément plus en danger et laissent forcément des espaces aux Verts qui en profitent. L'arbitrage aussi semble plus en leur faveur avec de nombreux contacts qui tournent souvent à l'avantage des locaux. Dégagement sur la ligne de Saint-Ruf (34'), Florian Tardieu qui trouve le poteau alors qu'il était seul dans la surface (38') ou encore Nehemiah Fernandez qui rattrape les errances d'Elydjah Mendy face à Zuriko Davitashvili (42'). Comme si ce n'était pas suffisant, Nicolas Saint-Ruf sort sur blessure après un coup sur le genou et laisse ses partenaires (45+1'). C'est la mi-temps, logiquement dominés, les Nancéiens rentrent aux vestiaires en étant derrière à cause d'un but hors-jeu.

Seconde période

Pour reprendre le match, c'est Evans Jimmy qui fait son entrée sur la pelouse à la place du capitaine, blessé. C'est donc Maxence Carlier qui redescend en défense centrale. Un choix lourd de conséquences puisque l'ancien Lavallois se met à la faute en taclant un peu bêtement Joao Ferreira. Pénalty. Et c'est transformé par Florian Tardieu d'un contre pied impeccable. (2-0, 51') Tout de suite, la tâche s'annonce plus ardue, mais l'ASNL peut compter sur son maître à jouer Teddy Bouriaud pour se sortir de situations impossibles. Le milieu voit sa frappe détournée de la main par Maxime Bernauer. Là aussi, c'est un pénalty et c'est Brandon Bokangu qui le met au fond (2-1, 57').

Après cette réduction de l'écart, Nancy pousse et Saint-Étienne balbutie son football. Incapables de se montrer dangereux — Enzo Basilio n'a d'ailleurs pas été sollicité de la rencontre, à l'exception des deux buts — les Stéphanois s'exposent en tentant d'aller chercher le but du K.-O. De leur côté, les Nancéiens, volontaires et valeureux, ne vont se montrer dangereux que sur deux coups arrêtés identiques. Avec Teddy Bouriaud à la baguette, Elydjah Mendy est trouvé, mais le défenseur manque par deux fois le cadre alors qu'il était totalement seul (75', 84'). Nicolas Saint-Ruf aurait certainement adoré ces ballons-là.

Malgré ces occasions, Nancy s'expose toujours aux attaques foudroyantes de l'ASSE, mais peut compter sur sa défense et notamment la puissance et la précision de Fernandez, qui a été énorme face à Davitashvili qui s'est perdu dans la poche de l'ancien du PSG. On ne va pas vous mentir en disant que l'on a un peu tremblé sur le retour de Maxence Carlier avec le bras face au Géorgien, mais l'arbitre n'a pas jugé le geste trop virulent (90+1'). Jusqu'au bout, Nancy aura espéré, mais à l'image de ce centre de Bamba pour Ztouti (90+5'), Nancy a été trop gentil dans les contacts, trop léger pour espérer rivaliser avec un mastodonte de la Ligue 2. Sentiments mitigés avec une copie prometteuse, mais toujours aucun point dans la besace. C'était Saint-Étienne et il n'y a rien d'infâmant à perdre au Chaudron. À Grenoble et contre Clermont, ce sera une autre histoire et c'est là qu'il faudra engranger des points pour sortir de cette mauvaise passe. Nancy est barragiste et rentre dans la vraie lutte pour le maintien.

Votre homme du match !

Bouriaud

Basilio

Fernandez

Mendy

Tacafred

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Le coup de coeur de Fans of Nancy

Sans hésitation, notre coup de cœur est attribué à Bouriaud. Véritable métronome de l’entrejeu supplément justesse technique, Bouriaud s’est imposé comme le patron de l’équipe. Trois passes clés, une frappe qui entraîne le penalty, 16 récupérations (rien que ça) et une capacité à jouer dans les deux camps : le bilan parle pour lui-même. Bouriaud, tu es notre soleil dans les nuages, notre phare dans la tempête.

On a aimé…

La prestation Fernandez. Il a mis Davitashvili dans sa poche, celui même qui terrorisait quelques défenses en Ligue 1. Notre jeune défenseur central a été juste dans chaque intervention et a remporté presque tous ses duels. Dans l’euphorie, il a tenté d’apporter le surnombre à quelques reprises en décrochant devant. Une montée en puissance qui se confirme pour Nehemiah, et on en a bien besoin.  

L’état d’esprit. Pour une fois, il y avait un semblant de suspense ! Si les Nancéiens ont encaissé les deux premiers buts, il faut reconnaître qu’ils n’ont jamais abdiqué et ont poursuivi voire amplifier leurs efforts. Pressing constant, du mouvement dans les phases de jeu, l’envie d’aller chercher quelque chose.. c’est finalement et justement récompensé par un but. Il va falloir que cet état d’esprit pose ses valises dans notre vestiaire car ce sera la condition sine qua non de notre maintien.

L’ambiance de feu. L’équipe de Fans of Nancy était représentée à Geoffroy Guichard, et quel plaisir de vivre l’ambiance du Chaudron. C’est bouillonnant (et encore plus avec un parcage visiteur qui a mis le feu) et cela offre un contraste de dingue avec certains déplacements vécus en National… Une affiche de Ligue 1, deux publics de Ligue 1, et un arbitrage de Régional 1 (oui, j’avais besoin de l’envoyer celle-ci).

📊 Le coin des stats

Possession pour Saint-Étienne (en %) : 69

69

Total des tirs (Nancy)

11

Total des tirs (Saint-Étienne)

9

Arrêts du gardien (Nancy)

0

Budget de l’ASSE (en millions d’euros)

40

Budget de l’ASNL (en millions d’euros)

8

La rédaction a cueilli pour vous un panier de statistiques bien fraîches. 69 % de possession pour l’ASSE et 671 passes (contre 289 pour Nancy), Saint-Étienne a sur le papier dominé son sujet mais l’adage “dominer n’est pas gagner” est passé tout proche de se confirmer. Et oui, c’est bien Nancy qui a obtenu le plus d’occasions dans ce match avec 11 tirs contre 9 pour Saint-Étienne. Sur les trois cadrés, seul le penalty fera mouche. La soirée était plutôt tranquille pour Basilio qui encaisse malheureusement deux buts sur leurs deux seules frappes cadrées, dont un hors-jeu et un penalty. Difficile de le blâmer. Autre statistique pour relativiser dans cette énième défaite, le budget de l’ASSE est environ 5 fois supérieur à celui de l’ASNL… autant dire qu’on était presque sur un scénario à la “Mission impossible” avec Bouriaud dans le rôle de Tom Cruise.

Le tweet du match

L’énorme ambiance dans le parcage Nancéien ce soir avec ce spectacle pyrotechnique ! ????❤️????

©️ Fans Of Nancy pic.twitter.com/mly6wKuMYA

— ???????????????? ???????? ???????????????????? (@asnlfans) November 22, 2025

 La réaction des coachs

Pablo Correa : « Le premier but est entaché d’un gros hors-jeu. On l’a vu sur le terrain, il n’y avait pas besoin de caméras. Ça se répète pour nous… Finalement, on se rend compte que c’est ça qui fait la différence dans le score. La différence a été moindre sur ce match. Ça ne se joue pas tout sur ça, mais c’est frustrant de ce côté-là, qu’on ne maîtrise pas. Ce que je garde de ce match, c’est que, malgré nos imperfections, on est une équipe qui se bat. Et je sais que je vais arriver à trouver la solution. En se donnant de cette manière, à un moment on sera récompensé. »

Eirik Horneland : « Il y a toujours un risque de se faire reprendre en fin de match quand on ne mène que d’un but. J’étais content qu’on ait réussi à marquer assez vite et qu’on ait fait ce qu’il faut sur le 2-0. J’aurais aimé qu’on continue pour aller chercher un troisième, un quatrième but. Mais après le deuxième, je ne sais pas ce qu’on a fait, je suis très déçu du au niveau du comportement tactique et individuel. On s’est déconnecté et on s’est exposé après le penalty concédé. »

Et la prochaine échéance ?

L’AS Nancy Lorraine se déplacera à Grenoble, après son match de Coupe de France contre Sarreguemines. Un déplacement qui ne réussit pas au chardon puisque sur les 10 dernières confrontations, Grenoble en a remporté 7. Pire encore, les Grenoblois n’ont perdu qu’une seule fois à domicile cette saison, contre Annecy. C’est donc un beau défi qui attend Pablo Correa et ses joueurs mais un défi à leur portée puisque son adversaire végète dans le milieu du classement et reste sur une défaite contre Boulogne.

Rédigé avec Emile Pawlik

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