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Cheikh Touré : « A chaque fois qu'on joue à Picot, c'est excitant »

Cheikh Touré, le 2e meilleur buteur du championnat de National 2 en 2022/2023, deviendra-t-il le meilleur buteur du championnat de National 1 en 2023/2024 ? Avant de le savoir, apprenons à un peu mieux connaître le goleador nancéien ! Ses impressions en arrivant à Nancy, sa carrière, son abnégation, ses points forts, son rapport au public... Il nous dit tout dans cet entretien. 


Après une super saison avec Poissy, tu as décidé de rejoindre l'AS Nancy Lorraine l'été dernier. Tu étais courtisé par d'autres clubs ?

Oui, c'est vrai. Il y avait plusieurs clubs de National et des clubs étrangers aussi. Je ne me voyais pas partir à l'étranger, j'allais devenir papa. Quand l'AS Nancy Lorraine est venue vers moi, je n'ai pas hésité. Pour son histoire, pour ce que ce club représente dans le football français, je n'ai pas hésité. 


Tu as signé ton premier contrat professionnel sur le tard, à 27 ans, est-ce que ça te donne envie d'accélérer les choses ou alors tu es plutôt du genre à ne pas vouloir brûler les étapes ?

Disons que je suis plutôt du genre à prendre les choses comme elles viennent. Je suis ambitieux, mais je sais d'où je viens. Je ne veux pas brûler les étapes. Tout ce que je souhaite, c'est choisir la meilleure solution, la plus adaptée à moi. 


Entre Poissy et Nancy, il y avait une division d'écart. Tu as explosé là-bas l'année dernière en mettant beaucoup de buts (21 en 28 matchs), comment tu as appréhendé ton arrivée à Nancy ?

C'est surtout au niveau physique que je me suis posé des questions. Je pensais que ça allait être compliqué. Au final, la différence pour moi n'a pas été énorme, j'ai su m'adapter. Oui, le National 1 est beaucoup plus physique. Mais je m'en sors bien. Je me suis dit aussi, en arrivant, que si j'étais capable de marquer autant de buts en N2, alors j'y arriverai en N1.


Tu t'es rapidement senti bien à Nancy ?

Oui, très rapidement. On m'a très bien intégré, mes coéquipiers m'ont directement donné les bonnes adresses pour aller me balader, profiter de la ville. Dans le vestiaire, on s'entend tous bien, alors ça facilite aussi l'intégration. 


Tu dégages à la fois beaucoup de confiance mais aussi beaucoup d'humilité. Comment tu gères cet équilibre ?

C'est vrai qu'en général, surtout dans le foot, les personnes qui clament haut et fort qu'ils sont capables de faire des choses, on les voit comme des arrogants. Ce n'est pas mon cas. Je suis ambitieux et je sais quand je dois être confiant et quand je dois être humble. De manière générale, il faut avoir confiance en soi dans la vie. Et dans le foot, encore plus, c'est ce qui fait la différence pour un attaquant. Quand j'arrive sur le terrain, j'ai deux objectifs : marquer et faire gagner l'équipe. En dehors du terrain, je suis un gars normal. 


Comment tu as fait, durant ta carrière, pour garder cette confiance en toi ?

J'aime le foot... Si ce n'était pas le cas, j'aurais lâché, c'est sûr. Je suis persévérant. Je sais que j'ai un parcours atypique mais j'ai toujours cru au fond de moi qu'il y avait quelque chose à faire. Même si j'ai connu des échecs, je me suis toujours dit que tôt ou tard l'occasion allait se présenter à moi et que je devrais me tenir prêt, répondre présent. Mais je suis aussi très bien entouré : mes amis et mes proches me motivent. C'est ce qui m'a forgé. 


Tu es arrivé avec quel état d'esprit à Nancy ?

Je voulais prouver, gagner ma place, montrer que j'étais capable de m'imposer dans l'effectif. Je savais que je devais tout donner pour être dans le onze de départ, car en étant sélectionné, je pouvais marquer. Et sur ça, j'étais confiant, je pensais que ça allait s'enchaîner. Ca n'a pas été le cas dès le début mais j'ai continué à travailler et j'ai attendu mon heure. Quand elle s'est présentée, je l'ai saisie. 


Tu as une belle capacité d'adaptation et tu es un vrai tueur devant le but. A Nancy, on avait pas vu ça depuis des années... C'est quoi tes autres qualités, à ton avis ?

Je dirai la vitesse, je suis assez grand mais agile quand même, je me déplace rapidement, j'arrive à me servir de mon corps... Je bosse beaucoup sur ça, sur le travail dos au jeu... Ma qualité première ce sont vraiment mes déplacements. J'aime perturber le défenseur, faire les bons appels de balle, c'est ça qui embête mes adversaires ! 


Côté mental, j'aurais dit l'abnégation aussi, car tu n'as rien lâché dans ta carrière. D'ailleurs, à l'époque, tu avais été repéré par Rennes mais ça n'a finalement jamais marché pour toi. Qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas ?

Pour être honnête avec toi, à Rennes, je n'avais pas signé pro. J'avais un contrat amateur, il y avait un gros effectif chez les pros comme chez les jeunes... Et là-bas, la hiérarchie faisait que les pros qui ne jouaient pas en équipe première descendaient en N2. Je n'ai été titulaire que deux fois. Je n'ai pas pu montrer mes qualités. Peut-être que je n'étais pas prêt mentalement aussi. C'était la première fois que je m'éloignais de mes proches. 


Et qu'est-ce qui fait qu'ici tu t'épanouis ?

Je me sens bien. Je suis bien mentalement, je suis conscient de mes qualités, je sais ce que je dois faire sur le terrain. Tout est stable dans ma vie. Mon environnement est sain. Ca ne peut que bien aller ! 


Les défenses ont tendance à se focaliser sur toi comme tu marques souvent. Est-ce que tu te sens attendu par l'adversaire à chaque match ?

Un peu, mais ça permet à mes coéquipiers d'en profiter et de marquer, comme hier contre Rouen. Je fixais, et ça a libéré Joss et Lamine. Je préfère que deux défenseurs se concentrent sur moi et que ça nous permette de gagner le match. Cela dit, c'est plutôt flatteur, ça veut dire que je leur fais peur... [rires]. 


En parlant de tes coéquipiers, quelle est ta relation avec Walid Bouabdeli ? 

On a une très bonne relation. C'est un petit frère pour moi. On s'entend très bien et si tu as une petite galère, tu peux appeler Walid, il ne fait jamais la sieste [rires]. Il est très gentil, serviable. Il a d'énormes qualités et je pense qu'il a encore beaucoup de choses à montrer sur le terrain pour le futur. 


Tu es grand, et tu fracasse les cages en marquant... Mais on ne t'a pas trop vu marquer de la tête pour le moment. Tu es à l'aise dans cet exercice ?

Ah ! J'essaye de sauter pour prendre le ballon aux défenseurs mais bon, j'y arrive pas [rires]. En vrai, j'ai un bon jeu de tête, mais on ne l'a pas encore assez vu. Ca viendra ! Je marque beaucoup du pied c'est vrai, même si j'ai marqué de la tête contre Epinal et Martigues. 


Et concernant tes pieds, apparemment, tu es ambidextre. Mais tu as un pied plus fort quand même ou pas ?

C'est vrai que mon pied droit n'est pas trop mauvais oui [rires]. Il est plutôt efficace et j'ai de la force. Mais mon pied gauche est le plus fort et le plus précis. 


L'an passé tu as fini 2e meilleur buteur de N2... J'ai lu cette semaine dans la presse locale que le titre de meilleur buteur de N1 te faisait de l'oeil... Ce serait une satisfaction personnelle, mais pas que, j'imagine ?

Oh oui, ce serait aussi une satisfaction collective. D'un point de vue personnel ce serait incroyable. Mais collectivement ça voudrait dire qu'on tourne extrêmement bien. C'est grâce à mes coéquipiers que je marque. Si j'atteins cet objectif, ça voudra dire que l'on a atteint collectivement cet objectif. Le positif attire le positif. On verra bien ce qu'il se passera d'ici à la fin de la saison. 


Le fait d'être maintenu vous permet de jouer plus libérés...

Oui, mais on ne se relâche pas. On va jouer les matchs à fond, prendre le maximum de points. Les vacances, ce sera après le 17 mai. Pas avant.


Concernant Pablo Correa, à ton avis, qu'est-ce qu'il a apporté au groupe depuis qu'il est arrivé en novembre ?

Il a apporté de la rigueur au groupe. Il a su utiliser les qualités de chaque joueur et tirer la performance de chacun à son maximum. On le voit avec les résultats qu'on a. A titre individuel, il m'a donné sa confiance, alors je lui rends sur le terrain. Son arrivée, c'est ce qu'il nous fallait. 


Et puis je terminerai avec une question sur le 12e homme à Picot... C'est galvanisant pour toi d'avoir un public qui pousse ?

Ah moi je kiffe hein ! [rires]. Je n'avais jamais connu ça. A chaque fois qu'on joue à Picot, c'est excitant ! Ca nous pousse à faire de gros matchs. Le public chante de la 1ere à la dernière minute, on peut clairement parler de douzième homme... Et puis les affluences dépassent même celles de clubs de Ligue 2, ça montre bien l'engouement qu'il y a autour de l'ASNL. Tout le monde est concerné. Ca fait plaisir à voir. 


Le foot et toi

Qu'est-ce qui t'as donné envie d'être footballeur ?

Quand j'étais petit je regardais les matchs à la télé, je voyais les Ronaldo, Thierry Henry, et ça m'a poussé à me lancer dans le foot. Avec Didier Drogba, ce sont des personnes qui m'ont inspiré. 

Tu aurais fait quoi sinon ?

J'aurais continué mes études ! Je faisais une licence AES, administration économique et social. J'avais valide la première année avant de partir à Rennes ! Si ça se trouve, à cette heure-ci, je serai RH [rires], rien à voir quoi ! 

Un joueur que tu admires ? 

Lionel Messi !

Un match de légende ?

A ce moment-là j'étais au Sénégal... Et il y avait un beau France - Sénégal, on les a battu et on est allés jusqu'en quart. L'ambiance était folle ! 


Et dans l'effectif qui est le plus...

Blagueur : Maxence, Lenny et Shaquil

Avenant : Lucas, Prince et Josselin

Positif : Prince

Têtu : Gwilhem


Merci Cheikh pour ta gentillesse, en te souhaitant de le décrocher, ce titre de meilleur buteur du championnat de National 1 ! Enfin, si ce n'est pas cette année, ce sera l'année prochaine... ;) 


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