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Le club des 11 contre l'AS Nancy Lorraine

Ce matin, et pour notre plus grand bonheur après un fracassant 0-4 à domicile contre le TéFéCé, le site www.maligue2.fr a révélé que 11 clubs de L2 ont dénoncé une  « concurrence déloyale » de l'ASNL devant la LFP, la FFF et la DNCG. Allons donc ! C'est vrai qu'après deux journées, zéro point au compteur et 6 buts encaissés, on comprend bien pourquoi les autres clubs de L2 ont peur de nous. 

Parlons peu, parlons bien, sans démagogie -pure habitude française- et sans hypocrisie -bis repetita- et faisons le point ensemble sur les mamaillages nancéiens

Au 1er juillet 2021, la DNCG a décidé d'un encadrement de la masse salariale et de l'interdiction de recruter à titre onéreux pour le club au chardon. 
A l'heure où je rédige cet article (NDLR : publié le lundi 02/08 à 18:00), Nancy et Gauthier Ganaye ont recruté 4 joueurs via le KV Ostende. Mamadou Thiam, qui est arrivé en prêt et qui jouait dans le club belge la saison passée. Andrew Jung, fraîchement débarqué, recruté par le KV Ostende et prêté à Nancy pour deux saisons. Mickaël Biron, vendu par l'ASNL pour 4 millions d'euros au KV Ostende (ce qui a permis à Nancy de combler son déficit structurel) puis prêté à l'ASNL pour deux saisons. Et Thomas Basila, acheté par le KV Ostende et prêté pour deux ans + une clause qui transformerait le prêt en transfert définitif.

Ce sont ces trois dernières recrues, Jung, Biron et Basila qui posent un problème de « concurrence déloyale » d'après les 11 clubs signataires. Clubs qui, pour le moment, sont anonymes (je préfère ne rien dire). Théoriquement, il ne s'agit ici que de deux entreprises du même actionnaire qui équilibrent leur bilan (notamment après la vente de Mickaël Biron). Rien de choquant en ce sens. L'éthique, elle, ne regarde que vous. 

Les contrats des trois joueurs ont tous été validés auprès de la LFP et de la DNCG (zut alors). Les mouvements ont également été validés et l'AS Nancy Lorraine prend en charge 90% de leurs salaires. Aucune des règles établies n'a été violée. La conclusion de l'action des 11 clubs signataires est facilement devinable mais nous pouvons présumer que cette action est menée dans le but de faire réajuster la loi. Soit dit en passant, la loi concernant les prêts va évoluer : les prêts entre clubs ne pourront, dans le futur, plus excéder trois. De plus, le courrier des 11 clubs comporte la mention suivante : 

"...les clubs signataires poseront dès ce week-end des réserves lorsqu'ils rencontreront l'ASNL, chaque fois que les joueurs concernés par ces opérations se trouveront sur la feuille de match." 

Voilà une action qui, j'en suis sûre, va mener à des situations plus que cocasses. L'ambiance cour de récréation risque de friser le ridicule. Que faire alors dans ce cas ? Le très méchant Gauthier Ganaye doit-il, encore une fois, contourner les règles, et changer l'état civil des trois joueurs incriminés par leur simple présence sur le terrain ? NDLR : n'y voyez ici que du pure sarcasme de la part d'une rédactrice en rogne.

Contourner l'interdiction de recruter à titre onéreux par des prêts de joueurs via un club de notre groupe : voilà de quoi l'AS Nancy Lorraine est accusée. Sans hypocrisie aucune, quel actionnaire peut se targuer de dire qu'il n'aurait pas fait la même chose pour son club, s'il en avait eu la possibilité ? Que tous ceux qui sont dans ce cas, lèvent le bras ! Que tous ceux qui le font déjà, suivent le pas ! Et nous, nancéiens, ne soyons pas hypocrites non plus : nous aussi, nous aurions trouvé ça très « gros » si un club concurrent faisait la même chose et que nous étions dans l'incapacité de le faire également. Cela porte un nom : la jalousie envers une opération maligne qui peut, et c'est concevable, être limite éthiquement parlant. N'oublions pas que l'éthique est subjective. Si, pour survivre dans un monde de requins, Gauthier Ganaye doit montrer les crocs, alors qu'il le fasse !

Mais le problème est ailleurs. Les clubs de football français sont en morceaux et la crise financière qui suit la crise sanitaire va fracasser beaucoup d'entre-eux. Le football français est sous-côté et les investisseurs étrangers le savent bien. Un club de L2 est estimé à 4 - 5 millions d'euros tandis qu'une grosse écurie de L1 est estimée à 100 millions d'euros, ce qui est trois fois moins qu'en Angleterre. Cela traduit un manque d'attractivité envers le football français. Et alors que cette conclusion devrait normalement pousser à la réflexion, on préfère taper du poing sur ceux qui essayent de s'en sortir comme ils le peuvent, plutôt que de trouver de vraies solutions. Au delà de la « concurrence déloyale » évoquée dans le courrier, les 11 clubs signataires font également état d'une « inéquité » de la part de l'AS Nancy Lorraine. Aberration. Hypocrisie. Le football - business n'a jamais été équitable

Pour continuer sur les nouvelles réjouissantes, à la fin de l'hiver dernier, la DNCG a projeté des pertes globales d'1,3 milliard d'euros rien que pour la Ligue 1, ainsi qu'un manque à gagner de 548 millions d'euros sur les droits TV. Le football professionnel français est endetté de 350 millions d'euros et porte un lourd fardeau sur ses épaules : un prêt garanti par l'Etat, de 224,5 millions, plus une coûteuse avance de trésorerie de 120 millions d'euros. Tiens, mais le problème ne serait-il pas juste ici, sous notre nez ? D'autant que Mediapro a porté un coup presque fatal la saison passée. Canal + et Bolloré en ont d'ailleurs bien profité en rachetant au rabais les droits TV des championnats français de football professionnel. Mais là encore, le débat est ailleurs. Evidemment.

Le défi aujourd'hui, c'est de changer de modèle économique, de changer de train de vie. Changer de regard, aussi. Il faut s'adapter à la baisse généralisée des recettes des stades et de leurs sponsors. Il faut s'attaquer au marché des joueurs qui a et qui doit baisser. Mais pour le moment, on préfère taper sur la petite AS Nancy Lorraine qui tente de trouver des solutions pour sortir la tête de l'eau et pour tenter de faire une saison potable malgré tout.

La délation, c'est vouloir du mal à autrui. On y est. Puisqu'on en est aux grands maux/mots, j'ai moi aussi cherché ce qui se rapprochait le plus, en français, de cette action menée par le club des 11. La plus proche des expressions, c'est sans aucun doute « pisser dans un violon ». 

Bon courage à la direction, aux salariés et aux actionnaires de l'AS Ostende* Lorraine  pour le déferlement médiatique qui va suivre.

Et Allez Nancy. Quoi qu'il arrive. 


*AS Nancy Lorraine. Oui, encore du sarcasme.



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